Le Premier ministre britannique, David Cameron a dû reconnaître devant la commission spéciale de la Chambre des Communes que le gouvernement avait largement surestimé le nombre de combattants prétendument « modérés » en Syrie, puisque ceux-ci comptent des islamistes purs et durs dans leurs rangs. En novembre de l’année dernière, il affirmait encore que les 70.000 hommes de l’opposition syrienne n’appartenaient pas à des groupes extrémistes et qu’il était possible d’envisager une coordination avec eux pour combattre l’Etat islamique. « Une partie des forces d’opposition est composée d’islamistes, dont certains sont des islamistes purs et durs » : ce qu’il avance aujourd’hui contredit ses déclarations de novembre, dont Cameron explique aujourd’hui qu’elles étaient fondées sur des estimations américaines. « Des estimations dont les Américains ont dit – pour être totalement transparent avec vous – qu’elles étaient dans la fourchette la plus haute », a-t-il ajouté.
Les assurances de David Cameron sur les combattants modérés ont justifié l’engagement militaire britannique en Syrie
L’ennui, c’est que la fausse déclaration de David Cameron devant les législateurs britanniques en novembre constitue une grave infraction au regard des lois du Parlement. C’est elle qui est à l’origine de l’accord donné par la Chambre pour l’entrée en jeu des forces britannique sur le théâtre syrien, appuyées sur de « faux bataillons de combattants modérés », ainsi que les qualifiait dès novembre le chef du comité spécial de la Défense, le Dr Julian Lewis.
Cameron avoue : il y a des islamistes parmi les « modérés »
Nigel Farage de l’UKIP tenait le même langage, interpellant David Cameron pour savoir s’il fallait désormais être « pour ou contre Assad ». « Pouvez-vous prouver que ces 70.000 hommes sont vraiment les gentils ? Ou allons-nous une nouvelle fois nous engager dans l’action militaire dans vrais objectifs stratégiques à long terme ? » La réponse est venue moins de deux mois plus tard : Cameron ne pouvait rien prouver du tout.