La fusion nucléaire est l’énergie d’après-demain, elle pourrait fournir la terre entière, sans déchets notables, à condition que l’on en maîtrise la technique. La fission des atomes a donné les bombes atomiques A (les premières, de type Hiroshima), et la fusion les bombes H, infiniment plus puissantes : l’explosion des premières est équivalente à celle de quelques milliers de tonnes de TNT, celles des dernières à des centaines de millions de tonnes du même explosif. Or les centrales nucléaires actuelles savent maîtriser, ralentir, apprivoiser la fission, mais on ne sait pas encore le faire avec la fusion. C’est ce qu’essaient de nombreux laboratoires dans le monde, et notamment, le projet européen ITER, situé à Cadarache dans les Bouches du Rhône, et le prototype West du CEA, installé juste à côté. C’est lui qui vient de battre le record de fonctionnement de tous les prototypes existant au monde. En gros, une des difficultés majeures est de maintenir une température de chauffe exceptionnellement haute des atomes et d’atteindre une densité très forte du plasma, ce que West a réussi pendant six minutes. Il a fallu pour cela utiliser une très grosse énergie, mais l’énergie dégagée a été égale à 115 % de l’énergie employée. ITER doit entrer en service en 2030 et ambitionne de montrer, grandeur nature, que la fusion peut devenir une source d’énergie opérationnelle.