Bientôt un petit réacteur nucléaire pas plus gros qu’un autobus et 100 % français

petit réacteur nucléaire français
 

Passé le désagrément des références obligées aux « émissions de CO2 », l’annonce faite par Jean-Luc Alexandre, PDG de la start-up Naarea, de la création d’une sorte de réacteur nucléaire de poche, constitue certainement une bonne nouvelle pour l’industrie française – ou ce qu’il en reste. Tandis qu’on nous vante l’électricité « verte » mais aléatoire des éoliennes et des panneaux solaires, cette société française a réussi une opération qui devrait lui permettre d’ici à 2030 de produire un petit réacteur nucléaire dont la technologie, nous apprend Sciences et Avenir, repose sur un réacteur à sel fondu produisant de l’énergie à partir de combustibles nucléaires usagés actuellement entreposés, et d’uranium appauvri. La taille de l’engin final ? Celle d’un autobus : doté d’une capacité de 40 mégawatts électrique, il pourra trouver sa place dans les complexes industriels répondant aux normes de sécurité, Seveso, pour produire à la fois de la chaleur et de l’électricité.

 

Naarea a réussi une étape cruciale en vue de produire un petit réacteur nucléaire

Dans un entretien exclusif accordé à la revue, Jean-Luc Alexandre annonce qu’une étape importante a été franchie en réussissant la mise en place de la « première boucle à sels fondus en carbure de silicium au monde » qui tourne quotidiennement à une température de 700 °C, en utilisant du vulgaire sel de cuisine, qui se révèle résistant à la corrosion. Il qualifie cette invention de « Graal absolu » car elle permettra à terme la « fermeture complète du cycle du combustible nucléaire » en éliminant les « déchets à vie longue », ici recyclés.

 

Cocorico : le petit réacteur français recycle les déchets des gros

Naarea s’engage pour la « souveraineté technologique nationale », assure son PDG, qui grâce à la simplicité du mini-réacteur et de son installation espère affranchir les consommateurs industriels des réseaux électriques saturés et d’opérations de « décarbonation » coûteuses. Nul besoin de se trouver près d’une rivière ou d’une mer, à l’inverse des centrales EPR, les réacteurs à eau pressurisée. Le refroidissement se fait grâce à la pression atmosphérique.

Cerise sur le gâteau, la société a déjà réalisé un « jumeau numérique » du mini-réacteur, permettant à tous ceux qui travaillent en vue du produit fini de le tester virtuellement : « Tout le monde travaille en temps réel sur les mêmes documents à un seul et même endroit. Le jumeau numérique sert également d’outil de démonstration en matière de sûreté et de sécurité, auprès notamment de l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) en France et d’autres autorités internationales. »

L’intégralité de l’interview est à retrouver ici.

 

A.D.