Le Mot : Délégation interministérielle aux animaux liminaires

 

Ersilia Soudais pense à tout. Pas seulement à Gaza, ni au sort des petits otages israéliens morts « loin des récupérations politiques » (cette dame est d’une délicatesse à faire peur). Son père, l’un des pontes du magazine d’extrême gauche Politis, lui a inculqué une vision planétaire de la politique. Elle peut à la fois militer contre le « mal logement », porter plainte pour « viol conjugal » contre son compagnon, défendre un fiché S qui appelle à « l’intifada dans Paris » et… défendre les pigeons. Si elle a demandé, par sa proposition de loi 903 du 4 février 2025, que soit constituée une « délégation interministérielle aux animaux liminaires (i.e.) les animaux non domestiques vivant en liberté dans un environnement urbain », c’est en pensant nommément aux « pigeons » dont elle veut interdire l’élimination par des « méthodes cruelles ». Précisément, elle ne veut ni « méthodes létales », ni « stérilisation chirurgicale ». Elle recommande la généralisation des « pigeonniers contraceptifs » quoi qu’il en coûte, et il en coûte beaucoup, car la chose est très chère, à l’achat et à l’entretien. Le cœur d’Ersilia Soudais n’a pas de prix, tant pis pour le budget.