Après des mois de tension au sein du Parti républicain entre les conservateurs et l’Establishment, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a fini par annoncer sa démission vendredi dernier. Il a affirmé que les oppositions répétées entre les membres républicains du Congrès étaient une menace pour l’institution et qu’il ne pouvait donc rester à son poste. Les conservateurs du parti ont vivement salué sa décision de partir.
John Boehner occupait la présidence de la Chambre depuis 2011. Son départ est prévu pour la fin octobre : les Républicains pourront donc s’entendre sur une ligne claire à adopter avant d’élire son successeur, et les conservateurs entendent bien mener la discussion.
Boehner a notamment soutenu les traités transpacifique et transatlantique, malgré les vives critiques des électeurs républicains et de certains de leurs représentants. En cause : son soutien à la politique d’Obama, mais également sa décision de sanctionner certains républicains qui tentaient de s’opposer à des mesures jugées anticonstitutionnelles.
John Boehner vivement critiqué par les conservateurs en tant que président de la Chambre des représentants
Ces dernières semaines John Boehner s’est aussi distingué en refusant de supprimer le financement du Planning Familial américain, malgré la diffusion de plusieurs vidéos prouvant l’existence d’un trafic d’organes de bébés avortés dans le cadre des cliniques d’avortement gérées par cette association.
John Boehner défendait sans cesse ses compromis au nom du bon fonctionnement de l’Etat fédéral : les conservateurs ne se sont pas laissé convaincre.
La montée en puissance des candidats républicains conservateurs a notamment été permise par la passivité du parti républicain face à l’Obamacare, ou au décret présidentiel qui facilite la régularisation de millions de clandestins sur le sol américain.
Vendredi, l’annonce de la démission de John Boehner a été accueillie par des applaudissements nourris – bien des conservateurs l’accusent carrément de « trahison ». Et les messages de soutien sont venus davantage d’élus démocrates que du parti républicain.
John Boehner démissionne de son poste de président et redonne la parole au parti républicain
Le républicain Roksam a appelé son parti à une discussion sur la ligne à adopter au sein du Congrès avant toute élection d’un nouveau président, fort du soutien indispensable de 50 Républicains.
« Il est clair que nos membres pensent que nous avons besoin d’un plan d’action, et non d’une personne, pour réduire les fractures au sein de notre majorité », a affirmé Roskam. « Je suis heureux que nous ayons désormais un moyen de dialoguer ouvertement pour nous unifier derrière des solutions conservatrices que le peuple américain mérite », a-t-il insisté.
Le camp conservateur du parti républicain, largement soutenu par les électeurs du parti, pourrait jouer un rôle décisif dans le choix de cette succession. C’est grâce à son opposition à l’intérieur comme à l’extérieur de la Chambre des représentants que John Boehner a été poussé vers la sortie.