Un député la république en marche tabasse un apparatchik PS

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Un transfuge du PS passé à la république en marche pour se faire élire député, M’Jid Guerrab, a tabassé un ancien camarade, Boris Faute, à coups de casque de scooter lors d’une altercation rue de Broca dans le cinquième arrondissement de Paris. Une autre manière de faire de la politique.
 
Ils n’en finissent pas de se déchirer. Quoi qu’exsangue, le PS garde suffisamment d’apparatchiks pour reprocher à ceux qui l’ont quitté leur trahison. M’Jid El Guerrab a du flair : fin 2016, il a rendu sa carte au PS pour suivre l’étoile montante Macron. On l’en a récompensé en le faisant député des Français à l’étranger dans la circonscription d’Afrique du Nord. Boris Faure, lui, est resté fidèle au candidat du PS dans la même circonscription dont il a dirigé la campagne. Avec un échec retentissant à la clé. Ce qui l’a poussé à publier sur le blog de Mediapart un papier de mauvaise humeur : « M’Jid El Guerrab, portrait d’un opportuniste ordinaire ». Puis la haine entre les deux hommes a grandi, au point de prendre un tour violent lorsque le macroniste est passé en scooter devant un restaurant de la rue de Broca où le fidèle PS se trouvait.
 

L’apparatchik PS ulcéré de la trahison du député

 
M’Jid Guerrab a stoppé son scooter devant Boris Faure pour converser avec lui. A partir de là les versions divergent. Ce qui est sûr, c’est que le député de la république en marche a donné deux violents coups de casque sur la tête de l’apparatchik PS qui s’est écroulé à terre, en sang. Un proche de M’Jid Guerrab assure : « Boris Faure l’a empoigné par le bras, l’a traité d’imposteur, de communautariste de merde, de sale arabe. M’Jid s’est défendu avec son casque, c’est tout. C’est une réaction instinctive ».
 
Voilà un instinct bien bagarreur. Les élus La République en Marche renouvellent les mœurs devenues sybarites du Palais Bourbon et reviennent aux sources tumultueuses de la troisième république. Cependant, la réaction instinctive a duré et l’instinct de combat était si visible dans les yeux du député que les vigiles de la toute proche entreprise Paris Habitat ont dû s’entremettre.
 

En marche, la république tabasse sans pouvoir s’arrêter

 
L’un d’eux, Philippe, précise : « Si on ne l’avait pas arrêté, il aurait continué à le tabasser ». Et il dément la thèse de l’agression répandue par le proche du député par Boris Faure : « L’autre l’a touché, il a touché son bras. Mais ça ne s’appelle pas une agression ». Cependant l’intraitable député de la république en marche annonce son intention de poursuivre son ancien camarade PS en justice pour « agression ». Peut-être pas une agression physique, mais pire, agression raciste. Il a trouvé un témoin pour charger Boris Faure : « Il a dit « sale arabe », tout le monde entendu ». Ouh, là, là ! L’affaire devient délicate. Les policiers, appelés sur place, l’ont compris : ils se sont gardés d’embarquer M’Jid, même pour vérification d’identité. Voilà comment un malheureux apparatchik PS tabassé à coups de casque devant témoin risque de finir en justice. On comparera avec la façon dont on a traité « l’agresseur » de NKM au printemps dernier. Cela montre la terreur dans laquelle vit la société française et l’efficacité de l’accusation de racisme. Cela dit, il semble que l’apparatchik PS soit mal en point et qu’il ait des amis placés pour dire qu’il n’était pas raciste, ce qui menace le système de M’Jid.
 

Pauline Mille