Le conseil législatif de Hong-Kong a opposé jeudi son veto à un texte fixant les modalités de la prochaine élection (en 2017) du chef de l’exécutif de l’ancienne colonie britannique, revenu dans le giron de la Chine en 1997. Ce rejet intervient quelques mois après la fin de la mobilisation des manifestants pro-démocratie qui avaient bloqué les rues de Hong-Kong pendant plus de deux mois. Pékin avait essayé de prévenir le rejet de son projet de réforme électorale, annonçant que toute résistance entraînerait le « chaos » dans le pays, mais les députés de Hong-Kong ne se sont pas laissé impressionner.
Les députés rejettent la réforme électorale de Pékin, réclamant une vraie démocratie
Cette réforme, présentée par le gouvernement communiste chinois en août dernier et soutenue par l’exécutif de Hong-Kong, prévoyait l’élection au suffrage universel du prochain chef de l’exécutif de l’ancienne colonie, sous la condition que seuls les candidats adoubés par Pékin puissent se présenter. Actuellement, le chef du gouvernement local est désigné par un collège de grands électeurs loyaux à Pékin.
Les manifestants réclament une véritable élection démocratique, comme Pékin l’avait initialement promis lors de la restitution du territoire à la Chine. C’est également le message adressé jeudi par les députés de Hong-Kong aux gouvernements chinois et hongkongais.
« Ce résultat ne nous satisfait pas », a immédiatement, et sans surprise, réagi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang. Il a ajouté que la Chine entend « poursuivre le développement démocratique de Hong Kong » dans l’intérêt de sa stabilité et de sa prospérité.
Pékin et le gouvernement de Hong-Kong déçus par le rejet de leur réforme électorale
La vice-présidente de l’exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, s’est déclarée « triste et déçue » par ce résultat tandis que les manifestants pro-démocratie fêtaient les résultats à l’extérieur du parlement.
Pour avoir force de loi, le texte devait recueillir la majorité des deux tiers des 70 voix au Conseil législatif. Les 27 députés pro-démocratie ont voté contre, provoquant la colère de plusieurs parlementaires qui ont donc quitté l’hémicycle après que le président du Parlement a décidé de rejeter leur demande de suspension de séance… Finalement, seuls huit députés ont voté pour le texte.
Les pro-démocratie ont fêté une victoire mais l’impasse politique est réelle puisque le gouvernement de Hong-Kong avait répété que le projet était à prendre ou à laisser. Aucune nouvelle négociation n’est donc envisagée.