Le Premier ministre Manuel Valls poursuit sa conquête des médias en obtenant, grâce à sa prestation aux côtés de Ségolène Royal pour présenter la « feuille de route écologique » du gouvernement, mercredi, l’approbation pour une série de mesures… qui vont peser un peu plus sur la compétitivité de la France et coûter bien des millions à l’Etat. Au contribuable, donc. Valls et Royal ont d’abord rendu des comptes devant le Conseil national de la transition énergétique (CNTE) : organisations syndicales et patronales, élus et associations, sans compter les ONG écologiques, ont écouté et apprécié les promesses de soumission à la dictature « verte ».
« La France doit montrer l’exemple ! » De retour de Chine, l’un des pays les plus pollueurs de la planète, qui a récupéré des centaines de milliers d’emplois industriels perdus par l’Europe, notamment, Manuel Valls a adopté un ton prophétique. Là-bas, il a vu combien la France est « à la pointe » de l’engagement et de l’expertise en matière d’« énergie, de transport durable et de recyclage ». Une bonne nouvelle ? Ce le serait peut-être si tous les pays du monde se soumettaient aux mêmes exigences. Mais ce n’est pas le cas. Et la feuille de route écologique de Royal et Valls sera surtout l’occasion de nouvelles et coûteuses ingérences dans la vie des braves gens.
Feuille de route écologique : contre les exportations françaises
La France, ont-ils promis – mais sans donner de date, au grand dam du député écologiste Michèle Rivasi – cessera de verser des subventions à l’exportation pour toutes les activités liées au charbon, sauf les projets de centrales électriques à charbon avec stockage de CO2, ainsi que l’avait promis François Hollande en campagne. Tant pis si dans des pays où l’on multiplie les éoliennes le caractère aléatoire de cette énergie oblige à mettre en place des centrales alternatives. Au pétrole ou au charbon…
Les « réchauffistes » sont heureux. La France, en prévision de la conférence sur le climat à Paris cet automne, donne ses gages à la dictature du changement climatique.
Dictature verte contre les automobilistes
C’est pour les automobilistes que la note sera la plus salée, toutefois. Après des décennies de promotion publique du diesel, on inverse la vapeur : Valls et Royal ont annoncé les mesures que personne, jusqu’ici, n’osait prendre par crainte d’impopularité. Mais à force de matraquage, les esprits doivent être mûrs… Ainsi Mme Royal a-t-elle promis la mise en place « avant l’été des certificats qualité de l’air que les véhicules propres pourront apposer sur leur pare-brise ». Le grand retour de la « pastille verte » qui avait fait flop cinq ans après sa première mise en place en 1998 : la différence, c’est sans doute que les restrictions de circulation vont désormais être envisagées plus fréquemment.
Manuel Valls et Ségolène Royal, écologistes en chef
Ce sera donc la traque aux vieux véhicules, et notamment aux vieux diesels de plus de 13 ans : dès avril, les caisses vides de l’Etat seront sollicitées pour offrir 140 millions d’euros en primes à ceux qui s’en débarrasseront pour acheter un véhicule électrique (10.000 euros de prime), hybride (6.500 euros) ou, pour les ménages non imposables, une voiture à essence (500 euros). Parce que, bien entendu, recycler les vieux tacots, fabriquer, transporter les nouvelles voitures, cela ne pollue pas… Et à supposer que la mesure soit réellement utile et nécessaire pour réduire le nombre de cancers causés par les particules fines rejetées par les moteurs à diesel, la « solution » gouvernementale ne serait qu’une goûte d’eau, puisqu’elle concernerait quelques dizaines de milliers de véhicules tout au plus.
Mais dans les dictatures médiatiques, ce sont les effets d’annonce qui comptent. Et la capacité de l’Etat à obtenir la soumission de ses citoyens dans les petites choses comme dans les grandes.