Après cette phrase lapidaire, Elon Musk a ajouté : « L’Union européenne n’est pas la DEMOcratie – le pouvoir du peuple – mais plutôt la BUREAUcratie – le pouvoir du bureaucrate non élu ! » Puis il s’en est pris aux « commissaires de la Stasi woke de l’UE », avant d’estimer, en réponse à un internaute, que Bruxelles instaurait un « quatrième Reich woke ». Telle est la réaction du patron de Tesla, de Starlink et de X à l’amende de 120 millions d’euros infligée par l’UE à X vendredi dernier en raison, selon elle, d’infractions du réseau portant sur l’origine des informations, la transparence des publicités et l’obligation de transmettre les données aux « chercheurs agréés par l’UE ». La porte-arme de la Commission européenne, Paula Pinho, a ironisé sur « les déclarations les plus folles » de Musk.

Il y a trois questions en une dans cet échange d’amabilités. D’abord, l’UE a-t-elle le droit de distribuer des amendes aux GAFA ? Le secrétaire d’Etat US Marco Rubio répond non en condamnant « une attaque contre toutes les plateformes technologiques américaines et le peuple américain par des gouvernements étrangers ». Il serait plus crédible si les USA ne condamnaient, quand cela arrange leur domination, les entreprises européennes à des amendes pharaoniques et arbitraires, au nom de l’exterritorialité. Deuxième point : en l’espèce, la sanction décidée par l’UE est-elle juste ? On pourra en discuter longtemps, mais une chose est sûre, que le projet de labellisation de l’information par Emmanuel Macron confirme : l’Union européenne entend surveiller et réglementer l’information, en fonction de ce qu’elle estime bon. C’est la négation de la liberté d’expression. Troisième point, que soulèvent les expressions Stasi et quatrième Reich : l’UE devient-elle un régime totalitaire ? C’était l’avis du dissident soviétique Boukovski lorsqu’il la compara lors d’une visite au parlement européen en 20225 à l’URSS : « J’ai connu votre avenir et ça n’a pas marché. »