Une école catholique de Glasgow dénoncée à cause d’un manuel enseignant que l’homosexualité est un péché

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C’est une conseillère municipale travailliste de Glasgow, en Ecosse, qui a crié au scandale la semaine dernière lors d’une réunion du conseil. Fiona Higgins s’en est prise explicitement aux écoles catholiques locales en leur reprochant d’enseigner que « l’homosexualité est un péché ». Citant un programme d’éducation affective et sexuelle, Called to love (« appelés à aimer ») utilisé dans une école catholique où elle a elle-même travaillé comme enseignante, Mme Higgins a dénoncé devant le conseil municipal une approche qui « perturbait » nombre de ses élèves. Le conseil s’en est ému, affirmant que la mairie de Glasgow agit déjà auprès des responsables de l’enseignement catholique du diocèse pour essayer de changer les choses.

Et c’est une attaque directe contre la doctrine et la morale catholiques, présentées comme ne devant plus avoir droit de cité. Ce n’est pas nouveau, mais la pression s’accroît.

Dans l’état actuel des choses, les autorités civiles locales en Ecosse ne peuvent intervenir directement sur ce qui est enseigné dans les écoles confessionnelles, mais elles peuvent les mettre sous pression. Le fait de signaler à l’opinion publique que l’enseignement catholique contrevient aux règles de l’égalité et de la sécurité des élèves, en particulier ceux qui se réclament de pratiques sexuelles qui jadis auraient été qualifiées de « perversion », constitue une étape délibérée vers une censure à venir.

 

Désigner l’école catholique comme homophobe

A tout le moins, il s’agit de créer une réaction de rejet de la part de l’opinion publique. A ce titre, l’intervention de Fiona Higgins est avant tout de l’agit-prop. La presse locale insiste d’ailleurs sur le fait que la conseillère municipale a eu une formation et un parcours d’enseignante professionnelle. Cette pression s’exerce de manière d’autant plus abusive que la morale chrétienne est présentée de manière délibérément inexacte ; ce sont les actes homosexuels, et non « l’homosexualité », l’attirance à l’égard d’une personne du même sexe, qui sont peccamineux.

Mme Higgins est intervenue lors d’une réunion de la commission municipale chargée du « bien-être, des égalités, des communautés, de la culture et de l’engagement » où l’on discutait d’un rapport sur les actions entreprises pour « promouvoir l’égalité ». Et notamment « l’inclusion LGBT ».

Un mot sur cet acronyme : c’est un slogan, une arme sémantique qui vise à présenter des personnes se réclamant de leur activité sexuelle pour justifier cette dernière et même y associer des droits spécifiques. En l’employant sans précision, on légitime d’une certaine manière ce combat. Et cela fait partie de la stratégie de ses sectateurs.

« J’ai été très étonnée de voir certains supports pédagogiques alors que je travaillais dans une école confessionnelle. Le curriculum Called to Love qui enseigne les valeurs catholiques, parmi lesquelles il en est un grand nombre qui sont tout à fait louables, contient encore des chapitres affirmant que le mariage est entre un homme et une femme, et que l’homosexualité est un péché », affirme l’ancien professeur, ajoutant : « Je sais que cela a perturbé certains de mes élèves. Je n’enseignais pas ce chapitre-là mais les élèves ont tendance à aller voir ailleurs dans les livres quand ils savent que cela s’y trouve. Ces contenus et ces supports pédagogiques présents dans des écoles relevant du conseil municipal de Glasgow demeure inquiétants et sont contraires aux valeurs de TIE et des valeurs que nous défendons dans ce conseil. Cela vaudrait la peine de revoir tout cela. »

 

Si l’homosexualité est présentée comme un péché, on perturbe les élèves

TIE se trouve être une association qui aide les écoles à assurer la « sécurité, le soutien et l’inclusion » des jeunes qui se réclament homosexuels et transsexuels.

Un autre conseiller municipal a aussitôt répondu que les autorités municipales s’efforcent de « travailler de manière encore plus étroite » avec l’archidiocèse de Glasgow depuis plusieurs années sur le sujet. Tout en reconnaissant que le curriculum catholique est « parallèle » à ce qui se fait au niveau municipal, il a ajouté : « Nous sommes absolument d’accord avec ce que vous venez de dire, et il s’agit de problèmes auxquels nous sommes quotidiennement confrontés. »

« Nous essayons de travailler en étroite collaboration avec les directeurs d’école et les communautés scolaires pour encourager l’utilisation de supports pédagogiques appropriés. Mais je pense franchement que c’est un problème épineux, et il nous appartient simplement de continuer à mettre la pression », a-t-il ajouté.

Réponse de Mme Higgings : « Il faut respecter les valeurs de l’école ainsi que la religion qui est une caractéristique protégée » – mais « le sexe, le genre et la sexualité » étant également des caractéristiques protégées, « il faut vraiment poursuivre le dialogue ». Ce qui passe notamment, comme l’a affirmé avec insistance la commission municipale, par « la conscientisation au sujet de la diversité et la lutte contre l’homophobie ».

 

Anne Dolhein