Irlande : les conseillers conjugaux catholiques vont être contraints d’accueillir les couples homosexuels sous peine de fermeture pour « discrimination »

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C’est une information du Times de Londres – un peu le quotidien de référence outre-Manche : le gouvernement de l’Irlande menace de retirer plus d’un million et demi d’euros de subventions publiques aux agences de rencontres ou de conseil conjugal et familial qui refusent d’offrir leurs service aux couples homosexuels. Les conseillers sont accusés de « discrimination » contre les LGBT.
 
Sans les fonds publics qui leur permettent de fonctionner, des agences comme Accord qui revendiquent une identité catholique, n’auraient plus d’autre solution que de fermer leurs portes, vu qu’elles ont déjà perdu plus de 40 % de leurs subventions publiques il y a trois ans, au moment où Irlande a légalisé le « mariage » gay.
 
L’organisme qui s’occupe du financement des conseillers conjugaux, Tusla, est chapeauté par Katherine Zappone, ministre pour l’enfance. Tusla gère 735 millions d’euros de subventions par an, et vient de mettre en place une nouvelle charte dont le cahier des charges pour 2018 précise que tout agence de conseil conjugal recevant des fonds publics par son truchement devra accepter de mettre en place et de respecter une politique de non-discrimination.
 

L’Irlande se met à la défense dictatoriale des couples homosexuels

 
Une fois de plus, c’est une législation « pour l’égalité » ou de « non discrimination » – en France, on parlerait de loi « antiraciste » – qui est utilisée pour empêcher des groupes, fussent-ils confessionnels, d’agir en fonction de leurs convictions. Ne disons pas qu’une telle loi est « instrumentalisée » : au contraire, elle est utilisée dans le but pour lequel elle a été adoptée, c’est-à-dire pour imposer le respect des exigences de communautés ultra-minoritaires à la majorité, au nom d’une égalité à sens unique.
 
Toutes les agences recevant des subventions de la part de Tusla ont récemment reçu le nouveau cahier des charges, se voyant enjoindre de ne pas pratiquer de discrimination pour certains motifs, parmi lesquels « l’orientation sexuelle ». Bien sûr, cette nouvelle charte a été rédigée sans concertation à la suite d’une évaluation menée par l’organisme public. Plus de 1,6 millions d’euros par an sont en jeu, sur un total annuel de 6 millions d’euros octroyés à des agences de conseil conjugal et familial.
 
Parmi les agences catholiques qui refusent explicitement leurs services aux couples homosexuels, la plus importante est celle gérée par les évêques catholiques d’Irlande, Accord. Avec 1.593.000 euros de fonds publics reçus en 2016, c’est toujours l’agence de conseil la plus aidée par l’Etat en Irlande, malgré plusieurs coupes sombres réalisées depuis 2010 où elle avait reçu 3,5 millions d’euros.
 
Accord est notamment chargé de faire des cours l’éducation sexuelle dans les écoles, où on lui reproche de ne pas présenter la contraception ou les relations homosexuelles aux jeunes.
 

Les conseillers conjugaux affirmant le respect de la doctrine catholique risquent la fermeture par asphyxie, pour « discrimination »

 
Une autre agence de conseils, Retrouvaille Ireland, a reçu quelque 9.000 € en 2015. Ouvertement vouée à l’aide aux foyers catholiques en difficulté pour le maintien de la vie commune et le respect du lien sacramentel, elle affirme adhérer intégralement à l’enseignement de l’Eglise sur le mariage – encore une cible pour les défenseurs des droits LGBT.
 
On reproche à ces organismes de ne pas offrir les mêmes services à chacun, ce qui serait dommageable aussi bien pour le contribuable que pour la communauté. Leur vraie raison d’être, qui est de préserver ou de favoriser la stabilité des foyers, en est oubliée. Normal : il est aujourd’hui mal vu d’affirmer que les familles stables dans la durée apporte plus de bienfaits à la société, tout en évitant les frais énormes qu’entraînent tous les dysfonctionnements nés du divorce, que la liberté de faire, de défaire et surtout de dénaturer les liens maritaux.
 

Jeanne Smits