Exemplarité : l’écologiste Attard accuse le ministre Baylet de violences graves sur une femme

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En séance de l’Assemblée nationale, Isabelle Attard, député écologiste du Calvados, a interpellé le ministre Jean-Michel Baylet à propos du site Buzzfeed qui l’accuse d’avoir commis des violences graves sur une femme, sa collaboratrice, contrainte à la démission et jetée nue à la rue. Un nouvel épisode dans le feuilleton de la présidence de François Hollande et sa prétention à « l’exemplarité », un nouveau pas de la stratégie féministe contre le mâle.
 
L’affaire est représentative de l’omerta qui entoure notre classe politique puisqu’elle remonte, pour sa divulgation, au mardi 11 octobre, sans que les médias dominants aient jugé bon de nous en informer jusque-là, et, pour les faits censément commis à … 2002. Cela suggère l’ampleur et la solidité des protections dont jouit Jean-Michel Baylet, ce qui ne surprend pas quand on examine le pedigree de celui qu’on nomma longtemps « le veau sous la mère ». Ce fils à maman, héritier du groupe la Dépêche, député puis sénateur du Tarn-et-Garonne, président du parti radical de gauche jusqu’à cette année, fut plusieurs fois secrétaire d’État et ministre depuis 1984 avant d’être choisi par Manuel Valls pour ministre de l’aménagement du territoire. En somme ce monsieur sans beaucoup de talents est l’un des pontes de la franc-maçonnerie du Sud-Ouest.
 

Isabelle Attard attaque Baylet pour ses violences contre une femme, sa collaboratrice

 
Pourtant Isabelle Attard n’a pas hésité à venir spécialement de son Calvados pour l’attaquer bille en tête à l’occasion de la séance du mardi onze octobre lors de la discussion de la loi Montagne. Elle avait mûrement préparé son coup. En effet, cette écologiste siège parmi les non-inscrits, avec un temps de parole restreint, et n’avait de ce fait pas eu l’occasion d’interpeller directement Jean Michel Baylet. Elle a donc attendu plus de six mois pour reprendre une information publiée par le site Buzzfeed le 10 mars 2016.
 
A l’en croire, voici ce dont l’accuse ce site : « Le 11 février 2002 monsieur le ministre, votre collaboratrice parlementaire a porté plainte contre vous. Elle était à votre domicile lorsque vous l’avez frappée au visage à plusieurs reprises, vous avez enfermé votre collaboratrice chez vous, vous l’avez contrainte sous la menace de nouveaux coups à rédiger une lettre de démission. Vous avez chassé votre collaboratrice de chez vous en pleine nuit entièrement dévêtue et pieds nus. »
 

L’écologiste accuse, le ministre nie sans convaincre vraiment

 
A l’époque, la collaboratrice en question, qui se nomme Bernadette Bergon selon RTL, a porté plainte auprès de la gendarmerie de Toulouse, mais la plainte a été classée sans suite par le procureur de la République. Pourquoi ? Selon Isabelle Attard, qui reprend la version de Buzzfeed faisant état d’une « transaction secrète avec Bernadette Bergon », Baylet ne sera « jamais condamné parce (qu’il a) acheté le silence de (sa) victime ». Simple affabulation, répond le ministre qui explique : « On peut tout romancer mais il y a eu une instruction judiciaire dans cette affaire et elle a été classée sans suite. Les choses ne se sont pas passées comme vous le racontez. Le procureur de la République n’aurait jamais classé sans suite si les choses avaient été telles que vous le dites ».
 
Cette argumentation n’a nullement convaincu Isabelle Attard. Elle a noté que Baylet avait laissé passer le délai de prescription (trois mois en matière de presse) sans porter plainte en diffamation contre le site Buzzfeed et clame : « Vous avez choisi le silence, aucun innocent n’aurait choisi de se taire. Par votre silence, vous reconnaissez être l’auteur de violences graves commises sur votre collaboratrice. » Un raisonnement qui se tient, mais ne débouche sur aucune certitude. Jean-Michel Baylet peut être un innocent stupide, ou encore être coupable d’autres faits que ceux dont on l’accuse.
 

Baylet, Strauss-Kahn : la certitude de l’impunité

 
Si l’accusation, restée sans démenti étayé ni procédure judiciaire contre ceux qui l’ont portée, s’avérait, cela jetterait, après les affaires Strauss Kahn et Beaupin, une lumière assez crue sur le comportement des élus dont François Hollande vient de saluer, dans un discours du 7 octobre, « l’exemplarité » – c’est d’ailleurs à propos de cette exemplarité qu’Isabelle Attard a justifié son interpellation du 11. C’est alors toute la revendication morale, et moralisatrice du président « normal » qui se trouverait ridiculisée. On notera que les faits dont on accuse Baylet sont bien plus graves que ceux dont on accusait Beaupin, et même Strauss-Kahn – puisqu’il y est parlé de coups répétés, d’une femme jetée nue dans la rue la nuit, gibier humilié et sans défense pour tous les détraqués qui peuvent passer. Ce qui frappe, corollairement, est le sentiment d’impunité extraordinaire qui anime une élite célébrée pour son exemplarité. Le comportement de François Hollande avec Valérie Trierweiler le disait moins violemment, mais au fond de façon tout aussi claire : la revendication morale de la gauche est une pure escroquerie.
 

Isabelle Attard face à l’omerta exemplaire des élus

 
Quoi qu’il en soit de la vérité des faits, que l’avenir permettra peut-être de déterminer, on peut observer plusieurs choses dans cette étrange séance. D’abord, l’apathie des rares députés présents, l’hémicycle étant quasiment vide, comme lors de la plupart des débats. Apathie seulement troublée par les hurlements indignés de Sylvia Pinel, élue présidente du PRG cette année en remplacement de Jean-Michel Baylet. Et par les manœuvres de Laurence Dumont, présidente de séance, qui a coupé le micro d’Isabelle Attard pour l’empêcher de parler.
 
On observera aussi que l’attaque contre Baylet a été lancée par une écologiste. Isabelle Attard a témoigné également lors de la démolition de Denis Beaupin, qui appartenait pourtant au même parti qu’elle. Et la mouvance écologiste a été très en pointe aussi contre Dominique Strauss-Kahn. Isabelle Attard et ses consœurs du féminisme écologiste n’ignorent pas la puissance des cibles qu’elles visent ni les protections dont elles jouissent, mais elles ont choisi de les affronter dans une stratégie concertée où elles représentent une puissance supérieure.
 

Sous l’exemplarité, la chasse à l’homme

 
L’écologiste pastèque, comme on l’appelle, verte à l’extérieur rouge à l’intérieur, dispose des réseaux anciennement communistes, de ceux de l’ultra gauche et de ceux de la deuxième gauche socialiste. Elle met cette puissance de feu, et la réputation de modernité associée au féminisme, au profit d’un combat moral contre le « machisme », le « sexisme » et leurs manifestations censément odieuses. Entendons-nous bien, il ne s’agit pas d’exonérer Strauss-Kahn ou Baylet de leurs turpitudes, il s’agit au contraire de constater que le féminisme écologiste exploite certains comportement délictueux et condamnables d’hommes en vue au profit d’un combat politique et d’une subversion de la société. Car il opère un tour de passe-passe sur la cible de ses attaques : ce qu’il vise véritablement, ce n’est pas tel homme politique pourri, c’est l’homme, c’est la virilité qu’il vilipende sous les traits d’horribles bonshommes. Ce féminisme peint grâce à eux une allégorie du mâle répugnant et peccamineux. Sans danger pour les coupables ou présumés tels, car il est significatif de voir qu’en France (et aux États-Unis d’ailleurs, voir Strauss-Kahn) un puissant peut se tirer du mauvais pas où ses violences graves contre une femme l’ont mis, alors que la même meute médiatique se déchaîne contre Donald Trump pour des paroles – de simples paroles, si déplacées soient-elles. On notera pour terminer que Trump participe grandement à la fable que le système raconte à la planète pour discréditer, grâce aux violences faites à la femme, le mâle et la virilité.
 

Pauline Mille