L’église protestante unie de France (EPUdF) approuve le « mariage » homosexuel ; « mariage » au Luxembourg et référendum en Irlande

L’église protestante unie de France (EPUdF) approuve le mariage homosexuel; mariage au Luxembourg et référendum en Irlande
 
La décision ne concerne une petite minorité religieuse en France – celle des quelque 270.000 protestants qui se reconnaissent dans les instances de l’Eglise protestante unie de France (EPUdF) – mais elle risque d’être lourde de conséquences pour tous les Français de confession chrétienne. Réuni pour la troisième fois depuis sa création en 2013, à Sète, le synode national des délégués de l’EPUdF a décidé à la quasi unanimité d’ouvrir aux pasteurs qui le souhaitent la possibilité de bénir les « couples » homosexuels « mariés ».
 
La semaine est riche d’événements favorables à la communauté gay : vendredi dernier, le Premier ministre du Luxembourg « épousait » son compagnon, et vendredi prochain, les Irlandais voteront en référendum pour légaliser – ou non – le « mariage » des couples de même sexe.
 
L’approbation votée par l’EPUdF, justement parce qu’elle ménage des possibilités d’objection de conscience en reconnaissant que certains pasteurs ne voudront pas se livrer à ces simulacres, consacre le relativisme et ouvre la porte à de nouvelles revendications de la part des homosexuels et du lobby LGBT en direction des religions.
 

L’église protestante unie de France oublie l’Ecriture sainte

 
La résolution met fin à plusieurs années de débats au sein de cette instance protestante qui regroupe l’Eglise réformée de France et l’Eglise évangélique luthérienne de France. Adopté par 94 voix pour et 3 contre (sur un total de 105 votants potentiels parmi les 200 délégués présents), le texte affirme : « Le synode ouvre la possibilité, pour ceux et celles qui y voient une juste façon de témoigner de l’Évangile, de pratiquer une bénédiction liturgique des couples mariés de même sexe qui veulent placer leur alliance devant Dieu. »
 
Passons sur les discussions « liturgiques » qui ont accompagné ce vote quasi unanime : elles ont porté sur la nature de la bénédiction et annoncent une « liturgie spécifique » qui sera inventée d’ici à septembre ; elles relèvent du libre examen que s’autorisent les protestants et qui en fin de compte, permettent d’aboutir à n’importe quelle conclusion.
 
Sous prétexte de fidélité aux Ecritures – que les catholiques auraient allègrement passée par dessus bord en privilégiant le navire romain – les protestants de l’EPUdF ne craignent pas de s’éloigner de plus en plus de ce qui est bel et bien la barque de Pierre. Par la même occasion, et nécessairement, ils s’éloignent aussi de l’Ecriture sainte. Car la condamnation des actes homosexuels, actes contre nature, est tout aussi clairement affirmée par l’Ancien Testament que par le Nouveau. C’est par un effort d’interprétation véritablement monumental que ces partisans de la Bible avant tout ont une nouvelle fois tourné le dos à l’enseignement sans équivoque du Christ.
 

L’EPUdF approuve le « mariage » homosexuel au nom de l’accueil de tous

 
De longues discussions ont précédé l’adoption du document final, qui autorise sans l’imposer la « bénédiction » des couples homosexuels déjà « mariés » civilement. Mais quels que soit les bémols introduits, il s’agit d’une trahison du Seigneur, et d’un signe public que le lobby LGBT saura exploiter.
 
Et ce signe public est d’autant plus frappant que nombre de responsables protestants, comme la « pasteure » de Tours, Valérie Mitranie, récusent le vote : « Ce n’est pas parce qu’un père et une mère aiment leur enfant qu’ils disent oui à tout », a-t-elle déclaré, rappelant que « Dieu ne nous donne pas un blanc-seing (et que) notre volonté n’est pas celle de Dieu ». Sur ce point de loi naturelle au moins, les chrétiens protestants devraient en effet rester sur les mêmes positions que l’Eglise catholique…
 
Mais c’est au nom de l’« accueil » des personnes homosexuelles que le texte a été adopté. Cet « accueil » dont on parle même à Rome, sous l’impulsion du pape François – même si de son côté, aucun acte positif n’est venu imposer ni même suggérer une quelconque reconnaissance des « couples » homosexuels. On sait cependant que certains cardinaux et autres responsables de la hiérarchie catholique sont plus ouverts. A commencer par le cardinal britannique Vincent Nichols qui a célébré une messe où les « familles gay » étaient spécialement accueillies, le 10 mai dernier à Londres. Il n’a cependant pas poussé le scandale jusqu’à bénir ces couples, et il rappelé les mots du Christ à Marie-Magdeleine : « Ne pèche plus »…
 
Si l’Eglise protestante approuve le mariage gay, comment les catholiques vont-ils justifier leur refus ?
 
Si du côté catholique, on peut déplorer cette ambiguïté – grave d’autant plus qu’elle est accompagnée de la révolte pure et dure d’une petite minorité contre les lois de la nature et de l’Eglise – la décision frontale de l’EPUdF ouvre une brèche inquiétante.
 
Si des chrétiens – non catholiques mais qui prétendent suivre le Christ – parviennent à des aménagements de leurs croyances tels qu’ils envisagent la bénédiction d’unions homosexuelles, de quel droit les catholiques s’y opposent-ils par système ? Puisque ces aménagements ont prévu des accommodements pour les rétrogrades qui ne vont pas dans le sens de l’histoire en refusant toute reconnaissance des unions homosexuelles que la loi civile approuve et entérine, pourquoi l’Eglise catholique n’en ferait-elle pas autant ? Comment espérer que les militants gays se privent de cette aubaine ?
 
Décidément, les catholiques sont de moins en moins à l’abri. L’actualité européenne montre à quel point le rouleau compresseur des « droits gays » avance sans rencontrer d’obstacles de taille – quelle que soit d’ailleurs l’opposition populaire, comme l’a montré l’affaire de la Manif pour tous en France – ; et à quel point l’« opinion » se sent contrainte de se mettre au goût du jour.
 

Luxembourg : le Premier ministre donne une forte publicité à son « mariage » homosexuel

 
Au Luxembourg, le Premier ministre du pays, Xavier Bettel, a « épousé » vendredi son compagnon Gauthier Destenay devant le maire de la capitale, Lydie Polfer, alors que le « mariage » gay n’est légal que depuis janvier. La publicité donnée à l’événement et les responsabilités politiques du « marié » – l’autre « marié » est architecte, et Belge – l’officialise totalement. Et le « glamorise ». Par les temps qui courent, ce n’est pas rien.
 
Vendredi prochain, les Irlandais sont appelés aux urnes pour se prononcer eux aussi sur le « mariage » homosexuel. L’un des derniers bastions catholiques de l’Europe subit ainsi les assauts de la déconstruction du mariage naturel et de l’idéologie du genre, avec le soutien du Premier ministre irlandais Enda Kenny et des principaux partis du pays et sous la pression de sondages qui font état de 78 % d’opinions favorables à l’heure actuelle.
 

Irlande : seule l’Eglise s’oppose au « mariage » homosexuel

 
En Irlande, seule l’Eglise catholique s’est mobilisée contre le « oui » : les évêques d’Irlande ont (enfin) fait lire une lettre dans toutes les paroisses du pays lors des messes dominicales du 17 mai pour appeler les fidèles à rejeter la proposition de légaliser le « mariage » homosexuel. L’archevêque de Dublin, Mgr Diarmud Martin, a publié un message pour souligner que la légalisation du « mariage » des couples de même sexe aurait de graves répercussions pour tous, en « modifiant fondamentalement la philosophie qui sous-tend la cohésion de la société ».
 
Plusieurs groupes catholiques (ou se disant tels) font campagne pour le « oui », accusant la hiérarchie de se montrer « insensible » aux personnes homosexuelles et distribuant leurs tracts jusque dans les églises. Toujours au nom de l’« accueil »…
 
Ce sont cette convergence et ces assauts conjugués au sein du christianisme ou de pays naguère chrétiens qui sont de réels signaux d’alerte pour la liberté des catholiques, en même temps qu’ils montrent la puissance actuelle de la haine à l’égard du Christ.
 

Anne Dolhein