Sénat, Congrès : les élections américaines sanctionnent la révolution mondialiste d’Obama

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A mi-mandat, les élections américaines au Sénat et à la Chambre des représentants sanctionnent, depuis Ronald Reagan, le président en exercice. Mais cette fois, les Républicains acquièrent une maîtrise spectaculaire du Congrès, tandis qu’Obama rencontre des oppositions jusque chez les démocrates. C’est un sursaut populaire contre sa révolution mondialiste et socialiste.
 
Paris tourne en rond : Hollande prépare son interview de demain, le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, se dit « choqué » par les rénovations dont il profite, le prix Goncourt a été décerné et le gouvernement maintient son projet de taxe sur les résidences secondaires dans un marché immobilier déjà fragile. L’actualité qui importe aux Français se passe donc, hélas, aux Etats Unis, avec les élections américaines à mi-mandat pour le Sénat et la Chambre des représentants. Barack Obama pouvait compter jusqu’à ce mardi sur la majorité du Sénat, c’est fini. Quant à la Chambre des représentants, les Républicains y remportent une victoire historique, ils n’avaient pas fait mieux depuis les années trente, ce qui leur assure la maîtrise totale du Congrès.
 

Le Congrès veut détricoter les réformes d’Obama

 
Ils ont déjà annoncé des lois « pro-croissance », visant notamment à aider les petites entreprises, réduire une réglementation pléthorique d’inspiration socialiste, doper la production de gaz naturel pour réduire la dépendance énergétique, et autoriser la construction de l’oléoduc Keystone XL entre le Canada et le Golfe du Mexique. Le président de la Chambre des représentants, John Boehner, a fixé l’ordre du jour du nouveau Congrès, qui prendra ses fonctions en janvier : il lui faudra « réformer le code fiscal, réduire notre problème de dépenses, réformer notre système juridique, notre système de réglementations et améliorer notre système éducatif ». En somme détricoter la toile d’araignée socialisante qu’a secrétée Obama depuis six ans. On s’achemine vers un blocage des institutions, car le président conserve le droit de veto, et il serait surprenant qu’il promulgue la suppression, par exemple, de l’Obamacare, l’un de ses bébés chéris, même s’il soulève une opposition générale des médecins et des économistes.
 

Les élections américaines sanctionnent une défiance générale

 
Pourtant, à la différence de son homologue français, Obama affiche un bilan économique en apparence flatteur : le chômage est au plus bas depuis six ans, à 5,9%, et la croissance se poursuivait sur un rythme de 3,5% au troisième trimestre, ce qui ravirait François Hollande. Mais cela ne suffit nullement à ranimer la popularité du président. D’abord parce que les politiques et les entrepreneurs US ont fort bien compris la précarité des emplois créés et la fragilité de la reprise, son côté artificiel. Et surtout parce que les élections américaines ne se sont pas jouées là-dessus, elles se sont jouées sur une défiance générale du pouvoir. Les sondages sortie des urnes sont très clairs à ce sujet : 79 % des votants désapprouvent le travail du Congrès, les deux tiers estiment que le pays va dans la mauvaise direction. Et ils en rendent Obama personnellement responsable, moins d’un électeur sur trois se déclarant satisfait de son gouvernement. Cette défiance se retrouve d’ailleurs dans les médias, puisque ceux-ci jugent son dernier mandat « dangereux ». Elle est le fruit d’erreurs multiples qui chacune aggrave le jugement négatif que les Américains portent sur leur président.
 
Une déception en politique étrangère. Les électeurs attendaient du prix Nobel de la Paix 2009 la tranquillité à l’intérieur et la fin des aventures à l’extérieur. Or Obama s’est enlisé dans les bourbiers libyen, irakien et syrien, et n’a pas su, ou voulu, maîtriser la menace terroriste lorsqu’il ne l’a pas directement suscitée.
 
Un grand agacement et une inquiétude croissante sur tout ce qui a trait à la limitation des libertés. Avec les scandales d’espionnage, affaire Snowden, collusion entre la NSA et les grands groupes informatiques, les services britanniques, en vue d’espionner les citoyens américains. Avec les lois anti-armes personnelles, qui réduisent la liberté de se défendre. Avec l’Obamacare, qui pèse sur la liberté d’entreprendre avec son coût et sa paperasserie, et sur la liberté religieuse, puisqu’elle impose, par exemple, aux Chrétiens de payer pour la contraception.
 

La perte du Sénat traduit l’insurrection contre une tyrannie sociétale

 
Une exaspération devant la façon de gouverner d’Obama, qui pousse certains magistrats à la révolte et fait renâcler des élus démocrates de plus en plus nombreux. Le président en effet, minoritaire à la Chambre et ne pouvant compter sur une franche majorité au Congrès, a fait passer nombre de ses réformes par décrets (« executive orders ») : les élections américaines qui viennent d’avoir lieu accentueront le phénomène, à moins qu’il ne fasse d’importantes concessions à ses adversaires victorieux.
 
L’autre biais trouvé par Obama pour forcer la main à l’opinion américaine a été de passer par le pouvoir judiciaire : en matière sociétale, sur l’euthanasie, la légalisation des drogues, l’avortement, le « mariage » homosexuel, le système judiciaire fédéral s’est mobilisé en faveur des « réformes progressistes », attorney général et Cour suprême en tête, pour casser les lois votées par les Etats. Ce mouvement est une double immixtion : du fédéral dans ce qui ressortit traditionnellement aux compétences et libertés locales, du judiciaire dans ce qui ressortit au choix des citoyens. Cette façon de faire, qui traduit dans les actes un processus mondial de dessaisissement de la souveraineté populaire au profit du gouvernement des sages, est fortement ressentie aux Etats-Unis comme tyrannique : c’est ce qui explique le résultat de ces élections américaines, qui sanctionnent une sorte de dictature immorale.
 

Malgré le sursaut populaire, poursuite de la révolution mondialiste ?

 
On se réjouira d’un vote dont l’ampleur traduit une sorte d’insurrection populaire contre la révolution molle et la socialisation rampante menées par Obama et contre les injonctions des élites mondialistes. Il subsiste en Amérique des forces politiques organisées pour défendre l’économie du pays et la santé de la société : à cet égard, des Démocrates, en nombre non négligeables, s’ils suivent le président dans ses errements économiques et sociaux, sanctionnent le dynamitage de la morale traditionnelle qu’il prépare.
 
L’ennui, c’est qu’à l’inverse on trouve chez les Républicains des gens pleins de bon sens sur les questions d’argent qui n’ont pas de convictions bien fermes sur, par exemple, les questions de bioéthique ou d’éducation. On voit se dessiner de nettes fêlures entre les « modérés », prêts à bien des accommodements, notamment sur l’Obamacare, et le Tea Party conservateur, qui, lui, maintient des revendications claires. On suivra leurs relations entre eux et avec les Démocrates, et l’agenda de la prochaine session du Congrès : il ne faudrait pas que le signal fort envoyé par le peuple américain se perde dans le grand blob et les petits arrangements de ses élites politique, et que se poursuive ainsi la révolution mondialiste lancée par Obama, en juste un peu moins voyant.