Le milliardaire Elon Musk, fondateur de PayPal, PDG de Tesla et de SpaceX et impliqué dans de nombreuses start-ups futuristes, a publié un tweet remarqué au mois de juillet à propos de la population mondiale. La presse y a vu une mise en garde contre la sur-population, et il est à craindre que seule une partie de ses 10 millions de « followers » est compris la réalité du sens de son bref message : Elon Musk disait plutôt son inquiétude par rapport à l’effondrement de la natalité dans de nombreux pays du globe. C’est l’hiver démographique qu’il dénonce.
« La population mondiale va de plus en plus vite vers l’effondrement mais peu semblent le remarquer ou s’en inquiéter », affirmait le tweet d’Elon Musk.
Elon Musk s’inquiète de la population mondiale
Il s’agissait bien pour l’entrepreneur génial d’évoquer les pays dont la natalité a tellement chuté que le remplacement des générations n’est pas assuré. Il commentait un article de novembre 2016 du New Scientist paru sous le titre « le monde en 2076 : la bombe de la population a implosé ». Les projections démographiques présentées par l’article scientifique font état d’un déclin régulier de la population globale au cours des 60 années à venir du fait d’une de natalité en deçà du taux de remplacement enregistrée d’ores et déjà dans la moitié des pays du monde.
Dans les pays développés, ce taux est de 2,1 enfant par femme : la plupart des pays de cette zone en sont loin, voire très loin.
La propagande anti-populationniste fait croire au contraire que le problème de la planète est d’avoir trop d’enfants : une attitude malthusienne qui est anti-humaine avant tout et qui se répète malgré les erreurs manifestes de ses principaux propagateurs depuis les années 1970. L’expression « bombe de la population » (Population Bomb), connue de tous, nous vient ainsi de l’essai éponyme de Paul Ehrlich dont les écrits ont justifié le discours anti-nataliste et la diffusion des contraceptifs et de l’avortement et continuent de le faire alors qu’aucune des catastrophes qu’il avait annoncées n’ont pas du tout eu lieu.
Qu’une personnalité comme Elon Musk ose aujourd’hui tenir un langage radicalement opposé gêne les médias habitués à considérer l’homme comme un parasite trop prolifique. Mais ils ne devraient pas mettre en doute le sens de ses paroles puisqu’en mars dernier, Musk déclarait déjà lors d’un entretien sur CCNMoney : « L’implosion démographique devrait nous inquiéter. »
Musk citait nommément « le Japon, la plus grande partie de l’Europe, la Chine », soulignant que dans un grand nombre de ces lieux la natalité « atteint seulement la moitié du taux de remplacement ». Il expliquait ensuite au journaliste de CNN que les pyramides de populations inversées sont liées des situations économiques non durables.
L’hiver démographique et l’effondrement économique
« Tout cela va s’effondrer. Cela ne peut pas tenir debout. On sera en réalité dans ces pays face à un taux de dépendance très élevée, où le nombre de personnes à la retraite sera très élevé par rapport aux producteurs nets. De telle sorte que le filet de sécurité sociale ne pourra pas tenir », avertissait-il. Le point de vue n’est pas celui d’un « provie » : Musk s’exprime du point de vue économique mais le message est clair : les sociétés ont besoin de se renouveler pour durer dans le temps, et l’immigration – Musk l’a dit aussi – n’est pas une solution.
Dénués de toute considération morale, les propos de Musk ont en tout cas le mérite de dire l’absurdité des pratiques de contrôle de la population et du discours selon lequel il y a trop d’hommes sur la planète, qui est celui de nombreux écologistes et qui constitue le message dominant des « réchauffistes » qui à l’ONU et ailleurs, tiennent le haut du pavé.
« L’entière gravité de cette question n’est pas bien comprise, mais ce sera un problème très sérieux au cours des décennies à venir », concluait-il.