Emeutes au Royaume-Uni : pour en finir avec l’extrême-droite

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L’enquête sur le meurtre des trois fillettes de Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre, n’avance pas, mais le Premier ministre travailliste Keir Starmer a dégagé 567 places de prison pour réprimer les manifestations de protestation qui ont fleuri dans tout le Royaume-Uni et dont quelques-unes ont tourné à l’émeute pour y enfermer les émeutiers (jusqu’ici 400, pour cent policiers légèrement blessés). Le gouvernement a encouragé d’autre part les contre-manifestations sur le thème « Stop à l’extrême-droite », dont la presse britannique assure en s’en félicitant qu’elles aient rassemblé « plus de monde » que les protestations. Et la même presse se félicite qu’elles s’élèvent nombreuses « ensemble », contre la « haine », le « racisme », et « l’islamophobie ». Bref, l’establishment britannique quasi unanime donne dans une rhétorique « antifasciste » et s’en tient au tout répressif contre l’extrême-droite. Même le chef de l’UKIP, Nigel Farage, n’ose pas en finir avec cette vieille mécanique qui ne permet pas de prendre correctement la mesure du problème.

 

Emeutes ou cri de désespoir du Royaume-Uni ?

Après un couplet indispensable sur la violence qui n’a « pas sa place dans une démocratie », il a tout de même constaté qu’« une explosion démographique sans intégration allait forcément mal finir ». C’est vrai, mais c’est vraiment le service minimum. Le débat public et le courage parlementaire ont bien baissé au Royaume-Uni depuis Enoch Powell. On préfèrera la netteté de Marion Maréchal sur X : « Le cri de désespoir et de colère des Britanniques doit être entendu. Dans toute l’Europe, les conséquences de l’immigration de masse et de remplacement sont devenues insupportables à vivre. » Et elle termine son message par le hashtag #EnoughIsEnough, « trop c’est trop » en français. Ce signe de ralliement est le mot d’ordre utilisé par les manifestants anti-immigration. Pour sa tante Marine, manifestations et contre-manifestations établissent « l’échec du multicultiralisme » et « d’une immigration massive ». Reprenant une vieille constatation du son père, elle ajoute « dans beaucoup de ces quartiers, en Grande-Bretagne et en France, [on a] acheté la paix civile à coup de milliards ».

 

Invoquer sans cesse l’extrême-droite c’est provoquer la guerre civile

Mais, dans la famille Le Pen, c’est précisément le patriarche, interrogé sur RTL, qui a dit le plus important. Selon lui, tout cela peut « déboucher sur la guerre civile, là ou ailleurs ». Car c’est exactement à cela que mène en fait la politique du tout répressif contre l’extrême-droite que mène Keir Starmer à l’aide de la rue et des journaux. Pousser les policiers à frapper durement, les photos en donnent la preuve, des manifestants souvent sans armes, et les manifestants antifascistes à dénoncer la Haine, c’est semer ce que l’on prétend vouloir éviter, la division des populations qui sont au Royaume-Uni en deux camps : celui qui n’en peut plus de l’invasion en cours, et celui qui la cautionne, s’y soumet, l’aggrave, au nom de l’accueil des « réfugiés bienvenus ». En agitant depuis des années l’épouvantail de l’extrême-droite pour masquer sa folle politique d’immigration, l’establishment britannique, comme l’ensemble des élites européennes au pouvoir, a provoqué la situation explosive d’aujourd’hui et se trouve entièrement responsables des violences qu’il condamne hypocritement.

 

Charles III doit en finir avec l’épouvantail de l’extrême-droite

Une voix manque dans ce tintamarre, c’est celle du roi Charles III. Sans doute est-il tenu par l’usage qui sert au Royaume-Uni de constitution, à la réserve en matière de parole politique. Mais sa maman savait bien s’y prendre aux moments qu’elle jugeait importants pour faire savoir son opinion. On sait que c’est un monarque arc-en-ciel, islamophile, amateur de multiculturalisme et d’ouverture, lgbtfriendly, écologiste à tout crin, mais, tout de même, il est par position, par héritage familial, lié au peuple sur lequel il règne. Il devrait profiter de ses immenses esgourdes pour écouter le hurlement de détresse que poussent les Britanniques. Et prendre à part le Premier ministre, les Lords, les Communes, les Whigs, les Torries et les autres et leur dire : mes amis, il est temps d’en finir avec votre vieille mascarade de l’extrême-droite, avec vos vieux slogans antifas, toute votre rhétorique à deux balles inspirée à l’origine par les soviétique (qui avaient inventé l’antifascisme avant les premiers crimes fascistes afin de mettre les leurs sous le tapis). Quand vous aurez mis votre mot magique de côté, vous pourrez commencer à regarder la situation en face, pour essayer de limiter la casse au mieux.

 

Pauline Mille