Quand le très musulman président turc reprend la chancelière allemande… Erdogan a fait l’offusqué, hier, 2 février, après un point presse à Ankara. Parce qu’Angela Merkel a osé parler de « terrorisme islamique », il a relevé la juxtaposition impossible de deux mots immariables, contradictoires, lourdement antinomiques… Tout d’un coup, il n’était plus question de tous ces attentats qui laminent la Turquie depuis plusieurs années et étaient l’objet de cette entrevue, mais de cet assemblage occidental lamentable dont le bannissement devenait soudain une question d’honneur, car l’islam signifie, c’est bien connu, « paix »…
Pourtant ce n’est que son second sens : il signifie d’abord « soumission » – et dans le djihad, tout le monde doit l’être. Le mythe a vraiment la dent dure.
Merkel parle de « terrorisme islamique »
C’était lors d’un point presse, à l’issue d’une rencontre avec le président Erdogan. Angela Merkel évoque les différentes questions qui ont été abordées et emploie le terme « terrorisme islamiste » pour désigner les attaques menées par les groupes djihadistes :
« Nous avons parlé en détail sur les questions de la lutte contre le terrorisme islamiste, contre toutes les formes de terrorisme, aussi le terrorisme du PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit en Turquie). Nous sommes d’accord pour coopérer, nous sommes tous touchés par cela ».
Que n’avait-elle pas dit…. L’injure suprême, qui plus est sur le sol turc, où la présence musulmane est actée depuis la seconde moitié du XIe siècle, face au fondateur du parti islamiste au pouvoir…
« Nous serons obligés de nous y opposer » : Erdogan
De fait, la réaction d’Erdogan fut immédiate. « L’expression « terrorisme islamiste » nous peine profondément. Une telle expression n’est pas correcte parce que l’islam et la terreur ne peuvent pas être associés. Le sens de l’islam est la paix.
« S’il vous plaît ne l’utilisez pas. Tant qu’elle est utilisée,nous serons obligés de nous y opposer. Si nous restions silencieux, cela reviendrait à l’accepter. Or, moi, en tant que musulman, en tant que président musulman, je ne peux pas l’accepter ».
Barak Obama, lui, respectait fort bien cette directive en refusant à chaque attentat d’utiliser cette expression, comme dans la fusillade de San Bernardino perpétrée au nom de l’Etat islamique en décembre 2015 – Trump y va plus franco. Et même Vladimir Poutine, quoi qu’on en dise, fait attention : lors de sa conférence de presse annuelle de fin d’année en décembre dernier, il a déclaré qu’il préférerait « que l’islam ne soit pas mentionné en vain aux côtés du terrorisme »…
Cela n’a pas empêché la chancelière allemande de réitérer, cette fois lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre turc, en prenant soin de préciser que cette expression n’était aucunement destinée à jeter la suspicion sur l’ensemble des musulmans.
Islam signifie avant tout « soumission » – la paix vient après… la soumission
Faut-il rappeler quelque chose au fondateur du parti islamiste au pouvoir, quelque chose qu’il sait et que tout musulman doit savoir pertinemment ? (Il prend d’ailleurs ses interlocuteurs pour des ignorants, sinon des imbéciles). A savoir que la première acception du mot « islam » n’est aucunement le mot « paix ».
Le terme « islam » dérive du verbe aslama qui veut dire, « il s’est résigné ou soumis ». A qui ? A Allah – l’esclave se soumet complètement à son pouvoir et lui remet sa volonté. Et quiconque se soumet est appelé « musulman » (« soumis » en arabe). C’est le tout premier sens du mot « islam » et sa signification la plus essentielle.
« Paix » n’est qu’un second sens, puisque c’est la conséquence, pour eux, de cette soumission totale à Allah. Il faut donc passer par la première étape de la soumission ! Après, seulement, viendra la paix, non seulement pour chacun, mais pour le pays dans sa globalité – lorsque plus personne ne résistera en fin de compte…
Les islamistes djihadistes affichent, au moins, sans complexe, cette succession logique. C’est toute l’explication du djihad, de cette offensive dans le « dar el harb » (par opposition au « dar al islam »).
Alors peut-être – encore heureux – que des millions de personnes pratiquent ou veulent pratiquer cette religion dans la paix, mais il est avéré que ses textes, le Coran, la Sunna, les hadiths, la charia et la Sira, contiennent ces germes très puissants de radicalisation et d’expansionnisme. Comme l’a récemment écrit Claude Beauléon dans une petite brochure, « il n’y a pas de différence de nature, seulement une différence de degré » entre islam et islamisme.
Et Erdogan le sait parfaitement.