Nouvelle loi en Espagne : la prison pour qui aide un enfant en confusion de genre

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La théorie du genre s’est présentée d’abord comme un progrès, une libération, une liberté de choix offert à l’individu appelé à déterminer qui il entend être. La lesbienne non-binaire féministe américaine Judith Butler, qui en fut dès les années 90 une des premières mandarines, avec son livre Trouble dans le genre ; le féminisme et la subversion de l’identité, revendiquait sa filiation avec la « French theory » et l’existentialisme de Simone de Beauvoir. Aujourd’hui que la subversion est devenue la norme, et qu’il semble établi qu’un enfant puisse choisir son sexe, l’Espagne socialiste va au bout du processus : elle criminalise les familles, les prêtres, les médecins qui viennent en aide à un jeune individu ainsi jeté en confusion de genre. Une loi vient d’être soumise au Parlement : elle prévoit jusqu’à deux ans de prison pour quiconque se met en travers de la folie arc-en-ciel.

 

L’Espagne LGBT en pleine confusion de genre

Le Parti socialiste ouvrier d’Espagne (PSOE) du Premier ministre Pedro Sanchez vient de soumettre aux Cortes une proposition de loi organique prévoyant jusqu’à deux ans de prison (avec le cas échéant une interdiction professionnelle) pour quiconque soutient, aide ou oriente un enfant, ou un adolescent, souffrant d’une confusion de genre, i.e. se demandant quel est son sexe, si cette aide est perçue comme une tentative de « modification » de leur identité. Etrange et caractéristique contradiction. Les jeunes sont aujourd’hui bombardés par une propagande LGBTQ de tous les instants par l’école, le gouvernement, les médias, les spectacles : la grégarité faisant, ils finissent par se poser, pour une minorité non négligeable d’entre eux, des questions. Et si quelqu’un les aide à répondre à ces questions dans un sens qui ne plaît pas à ceux qui diffusent la propagande LGBTQ, cette aide se troue assimilée à une atteinte à l’intégrité morale et à la liberté de l’enfant !

 

Une loi absurde criminalise l’aide à l’enfant

C’est ainsi que le nouvel article 173 bis du code pénal espagnol prévoit la prison pour quiconque applique des « actes, méthodes, programmes, techniques ou procédures » – psychologiques, physiques, pharmacologiques ou de toute autre nature – dans le dessein de nier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’un individu – même si cet individu a librement demandé cette aide. C’est doublement absurde. D’abord, on érige la liberté de choix en absolu, puis on l’interdit quand elle ne s’exerce pas dans le bon sens. Ensuite, alors qu’on refuse toute catégorie naturelle, en particulier la distinction fondatrice féminin/masculin, proclamant le primat du ressenti, on dénie à un enfant, ou un ado, le doit de varier dans son ressenti. Qui donc, au terme de cette loi, sera habilité à déterminer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre que le contrevenant est censé « nier » ? Qui va dire à une mère de famille : je sais, moi, que votre enfant se sent non-binaire, et si vous tâchez de l’aider à se sortir de sa confusion, le juge a le pouvoir de révoquer votre autorité parentale ? Une idéologie qui fait du caprice sa boussole et nie la biologie finit par figer la velléité d’un moment en essence.

 

Quand Patrick Dupond dissipait la confusion homosexualiste

C’est pourquoi les déclarations de l’ancien danseur étoile français Patrick Dupond en 2017 avaient provoqué un tollé dans l’arc-en-ciel. Dans une interview à Paris Match il déclarait : « En ce qui me concerne, l’homosexualité a été une erreur », regrettant la « solitude » et le « mensonge » de sa vie de star. Aussitôt, des surveillants moraux sur Internet lui ont fait savoir que ses propos étaient « terribles, irresponsables, dévastateurs ». Non seulement ils supposent que l’homosexualité ne rend pas forcément heureux, mais, comme le note Wikipédia, ils laissent « penser que l’homosexualité est un choix ». Or, si c’est un choix, d’une part on peut en changer, et d’autre part il ne constitue pas une communauté, une minorité à protéger de toute offense. Patrick Dupond avait osé toucher sans y penser à l’essentialisme homo.

 

En Espagne, une loi contre la science

Or cet essentialisme homo est fondamental en ce qu’il permet d’interdire ce qu’on nomme les « thérapies de conversion », c’est-à-dire tous les soins, de toute nature, qui visent à guérir un individu de son homosexualité, et sont déjà interdites pour cette raison par la loi en Espagne. L’Eglise, comme la Science, constate qu’il existe des actes homosexuels. La Science n’a pas établi qu’il existe une « nature homosexuelle » causant obligatoirement ces actes : de quelle « nature » serait cette « nature » ? Génétique ? Sinon, si elle est due à l’environnement social, au nom de quoi interdire la thérapie de conversion ? Cependant, aujourd’hui, la nouvelle loi espagnole sur le genre va plus loin. Elle qualifie de « violence » toute tentative visant à guider, persuader ou accompagner une personne vers la réconciliation avec son sexe biologique.

 

La subversion de genre, totalitaire et mortelle

Cela revient à criminaliser en fait toute réserve émise sur l’idéologie du genre. En effet, sont visés tous ceux qui viennent en aide à l’individu en crise de confusion de genre, par quelque moyen que ce soit : le prêtre qui prie avec celui qui désire vivre chastement, les parents qui mènent chez le psychologue leur enfant que la propagande LGBTQ a troublé. Pour le PSOE, tout cela est une « attaque directe contre les droits fondamentaux de la communauté LGBTI » et appelle une « réponse pénale maximale ». Significativement, le texte cite à son secours les grands gardiens internationaux de l’arc-en-ciel, ONU et Union européenne. La loi et la prison qu’elle prévoit s’inscrivent dans une démarche totalitaire qui vient de loin : on relira avec profit l’histoire du sexologue canadien Money, pionnier du genre, qui conduisit deux jumeaux, les Reimer, au malheur (et l’un au suicide), pour avoir imposé à l’un d’eux, nourrisson, une transition de genre, au nom d’une théorie qui confond science et idéologie. Les apprentis sorciers parlent de liberté mais imposent leur folie aux enfants et mettent en prison ceux qui tentent de les aider.

 

Pauline Mille