Comment les partis de l’Etablissement écartent les populistes. Trump prochaine victime ?

Etablissement écartent populistes Trump
Donald Trump, point de mire des attaques contre le populisme aux Etats-Unis.

 
Le sénateur Ted Cruz et le gouverneur John Kasich manœuvrent actuellement pour se partager l’Orégon, le Nouveau Mexique et l’Indiana, dans le but de priver le candidat populiste Trump de prochaines victoires. Comment les partis de l’Etablissement procèdent-ils ailleurs, en Europe par exemple ?
 
En décembre dernier, malgré des résultats-record au premier tour des élections, le Front National n’a pas pu emporter une seule région. Marine le Pen a échoué en Nord-Pas-de-Calais-Picardie après que le candidat PS local fut sommé par François Hollande de se retirer au profit du candidat Républicain de Centre-droit. Celui-ci l’emporta avec une avance de 15 points. Alors que le FN avait été le favori du vote populaire dans six régions, le deuxième tour a vu les partis de l’Etablissement se serrer les coudes pour faire gagner le parti du système restant en lice. Notons que la même chose est prévue pour les présidentielles de 2017, à l’heure où Mme le Pen est en tête dans les sondages, ce qui lui fera probablement perdre les élections. Voilà à quoi ressemble le piège de Ted Cruz.
 

Les élections verrouillées par les partis de l’Etablissement : Trump en danger ?

 
Comme l’écrit le Washington Post, le suspens tient à présent en deux questions : Trump peut-il assurer sa nomination avant la convention républicaine de Cleveland (Ohio) prévue le 18 juillet prochain, et sinon Cruz pourra-t-il rassembler suffisamment de délégués pour gagner lors du second vote du congrès d’investiture si Trump échoue lors du premier ?… « Si l’on s’en tient aux choix des délégués par les Etats et territoires, Cruz est assuré d’engranger 130 votes supplémentaires lors d’un second scrutin, selon l’analyse du Washington Post. D’autres estimations, plus larges, dépassent les 170 délégués, ce qui pourrait empêcher Trump de l’emporter. »
 
En Grande-Bretagne, lors des élections générales de 2015, le parti du Labour et les Conservateurs de South Thenet se sont concertés pour empêcher le leader d’UKIP (parti souverainiste) Nigel Farage d’être élu au Parlement. Certains estiment sa défaite liée à un problème d’organisation comme un manque d’urnes, ou à une campagne locale terne, ou à la menace d’un gouvernement écossais sous la houlette du Labour et du Scottish national Party. D’autres raisons entrent aussi en jeu : la collaboration entre le Labour et les Conservateurs, les dépenses à tout-va du parti Tory et l’implication de fonds étrangers provenant de lobbies financés par les partisans de Mme Clinton et des Open Society Foundations de George Soros.
 

Petits calculs entre amis pour écarter les concurrents « populistes »

 
La preuve éclatante en fut donnée quand Craig Mackinlay (Tory) et Will Scobie (Labour) posèrent ensemble pour une photo « L’espoir pas la haine » sur un tract qui disait : « Ne laissez pas UKIP briser notre Grand Amour »…
 
En Autriche, le candidat à la présidence Norbert Hofer, du FPÖ (« Parti de la Liberté », membre du groupe Europe des nations et des libertés), qui a gagné le premier tour des élections, devra affronter le candidat écologiste de gauche le 22 mai prochain. Malgré les reports attendus de voix des socio-démocrates et du candidat indépendant sur le candidat vert, le gain du deuxième tour se jouera probablement à moins de 5% d’écart, ce qui lui laisse une chance de l’emporter.
 
Les similarités avec les élections US sont évidentes. Si Mr Hofer parvient à vaincre l’Etablissement, cela pourrait encourager Mr Trump et les autres. Et si ce n’est pas le cas, lui donner à réfléchir.