De septembre 2014 à décembre 2017, la Chine a conduit environ 200 simulations d’explosion nucléaire en laboratoire selon les chiffres du gouvernement chinois avancés par le South China Morning Post. A titre de comparaison, le journal indique que les Etats-Unis n’ont conduit que 50 tests de cette nature entre 2012 et 2017. Engagée dans une nouvelle course aux armements avec les Etats-Unis et la Russie, la Chine cherche aujourd’hui à développer des armes nucléaires plus petites et plus précises destinées à la destruction d’objectifs ciblés plutôt que de villes entières. Au cours des trois années écoulées, elle a ainsi réalisé plus de tests que les Américains n’en ont faits depuis quinze ans. Le problème de cette évolution, c’est qu’il pourrait être à l’avenir plus facile pour un gouvernement de décider d’utiliser l’arme nucléaire.
Dans le domaine de l’arme nucléaire, la course aux armements a déjà recommencé même si le public l’ignore encore
Selon James Lewis, le vice-président du Centre des études stratégiques et internationales de Washington cité par le South China Morning Post, la course aux armements nucléaires a déjà commencé même si l’opinion publique n’en a pas encore conscience. Les Américains envisagent de lancer un programme de 1.200 milliards de dollars pour mettre à niveau leur arsenal nucléaire, et le Pentagone a annoncé au début de l’année son intention de développer de nouvelles armes nucléaires de faible puissance qui pourront être montées sur des missiles de croisière conventionnels et lancés depuis des sous-marins. Ces annonces seraient, selon Lewis, une réponse aux nouveaux programmes d’armement russes qui comprennent eux aussi des armes nucléaires plus petites ainsi qu’une super-torpille capable de détruire les villes côtières. De la même manière, explique le journal de Hong Kong, la nouvelle génération d’armes nucléaires tactiques chinoises est prévue pour le champ de bataille et une bombe de ce type pourrait par exemple détruire un groupe aéronaval tout entier.
Une guerre entre les Etats-Unis et la Chine plus probable qu’avec la Russie
Dans ce domaine, le New American rappelle que le Global Times, organe de presse en langue anglaise du Parti communiste chinois, a publié en 2015 un éditorial dans lequel il était dit qu’une guerre entre les Etats-Unis et la Chine était inévitable en mer de Chine du Sud si les Américains continuaient de contester la souveraineté chinoise sur les îles Spratleys.
Le Telegraph évoque la perspective très vraisemblable d’une nouvelle guerre froide entre la Chine et l’Occident, en rappelant les tensions entre Washington et Pékin causées il y a quelques jours par le passage de navires de guerre américains à proximité des îles Paracels revendiquées, comme les îles Spratleys, à la fois par la République populaire de Chine et par des pays alliés des Etats-Unis. En l’occurrence, dans le cas des îles Paracels, par Taïwan.
Selon les mots du site conservateur américain Breitbart, la nouvelle course aux armements concerne des armes moins apocalyptiques mais dont l’utilisation est aussi moins impensable, et aucune des grandes puissances nucléaires ne veut être en reste. La Chine communiste cherche donc, en multipliant les simulations en laboratoire, à rattraper son retard sur les Etats-Unis. En effet, en ce qui concerne les essais réels aujourd’hui abandonnés par les grandes puissances nucléaires, le South China Morning Post rappelle que la Chine n’en a jamais conduit que 45 contre plus de 1.000 pour les États-Unis.