Lors d’un forum organisé par le Comité consultatif des Affaires multiculturelles de la section Humanités et Littérature de l’Université de Columbia, une étudiante a demandé la remise en cause de l’enseignement de la mythologie grecque, s’appuyant sur une expérience personnelle qu’elle a exposée devant enseignants et étudiants. Expérience qui a servi de prétexte pour remettre en cause l’enseignement complet de ce qui est une matière fondamentale dans l’enseignement de la culture occidentale : la mythologie grecque.
Ovide et la Littérature mythologique impossible à entendre pour une étudiante victime de viol
Pendant la semaine passée à étudier les Métamorphoses d’Ovide, la classe de la jeune fille devait lire les mythes de Perséphone et Daphné, dans lesquels se trouvent des descriptions crues de viols et d’agressions sexuelles. Ayant elle-même subi une agression sexuelle, l’étudiante a vécu ces lectures d’Ovide comme une souffrance terrible.
Le professeur de littérature demandait aux étudiants de se laisser émerveiller de la beauté de la langue d’Ovide et de la splendeur des images, mais l’étudiante s’est sentie tellement mal à l’aise qu’elle a cessé de suivre le cours de littérature pour – dit-elle – se préserver elle-même. Elle s’en est ouverte à son professeur qui a choisi de passer outre.
Etats-Unis : l’enseignement de la culture occidentale remis en cause à l’Université
L’étudiante s’est servie du récit de son expérience individuelle pour faire le procès de l’enseignement de la mythologie, accusé de marginaliser l’identité de certains étudiants.
Ces textes, accusés de contenir des histoires d’exclusion et d’oppression, seraient difficiles à lire pour une victime de viol, une personne de couleur, ou un étudiant issu d’un milieu modeste.
L’affaire était trop belle. Le MAAB, un groupe de pression dépendant du Comité consultatif des Affaires multiculturelles et chargé de veiller à l’accueil de tous les étudiants s’est saisi de l’affaire. Et d’exploiter cette occasion pour discuter de l’impact négatif que la culture occidentale aurait toujours eu et continuerait à avoir sur les groupes marginalisés.
Le procès de la culture occidentale, gênante pour la multiplicité des identités à l’Université
Les étudiants ont besoin de se sentir en sécurité dans la classe, et cela suppose un enseignement qui reconnaisse la multiplicité de leurs identités, soutient le groupe de pression. A mort la culture occidentale, place aux sensibilités particulières !
Doit-on préciser à cette jeune femme que si la lecture d’un texte provoque de telles réactions chez elle, c’est un suivi psychologique qu’il faut mettre en place et non la sape de la culture occidentale… Si le traumatisme est bien réel, il doit être accompagné, mais il ne doit certainement pas remettre en cause l’enseignement dispensé à tous les autres élèves.