Les universités britanniques évitent les inscriptions de nationaux au profit d’étudiants étrangers

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C’est ce qui ressort des données publiées par l’UCAS (le service des admissions des collèges universitaires). Ce qu’on appelle les universités du groupe Russel, c’est-à-dire les 24 universités les plus réputées du Royaume-Uni, connues pour leurs efforts de recherche et leur aspiration à un niveau mondial, recherchent manifestement plus la candidature d’étudiants étrangers que de Britanniques. Cela explique sans doute l’augmentation du nombre des étudiants étrangers, qui a atteint 679.970 pour l’année 2021-2022. Celle-ci rapporte de l’argent aux universités, car les droits d’inscription des autochtones est limité à moins de dix mille livres, et ceux des étrangers, qui ne sont pas limités en droit, s’élèvent en fait à quatre fois plus en moyenne.

Quelques exemples de préférence étrangère : l’Université de Durham, qui n’avait pas de cours disponible pour les autochtones jusqu’au week-end dernier, en offrait 90 aux étrangers, portant aussi bien sur l’histoire ancienne que sur la physique ou l’informatique. Liverpool faisait plus fort : 0 pour les Britanniques, 581 pour les internationaux. Leeds, plus équilibré, annonçait 13 cours aux citoyens du Royaume Uni, concernant la puériculture, les arts, l’obstétrique, et 181 aux étrangers. D’une manière générale, Clare Marchant, patronne de l’UCAS, et Vivienne Sterne, patronne des universités britanniques qu’il « peut y avoir moins de places à offrir à l’inscription que les autres années ». Et ce d’autant que les résultats du A-level (l’équivalent du bac au Royaume-Uni) sont en baisse. Nick Hillman, directeur de l’Institut de l’enseignement supérieur déplore : « C’est une bonne chose que beaucoup d’étudiants internationaux diversifient les universités britanniques, mais c’en est une mauvaise que ces universités perdent de l’argent avec nos étudiants et découragent activement leur recrutement. » Et Lain Mansfield, patron de l’éducation à Policy Exchange ajoute : « Les étudiants internationaux apportent une authentique contribution à l’enseignement supérieur, mais le fait que les principales universités les favorisent ouvertement pose une question : quid des subventions généreuses que lesdites universités reçoivent du contribuable ? » Bien sûr, les porte-paroles des universités mises en cause se défendent, mais les chiffres sont là.