Une étude britannique subventionnée par des fonds publics est formelle : il faut davantage de personnages noirs dans la littérature enfantine

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Que vous ayez découvert la littérature à travers Jules Verne, la comtesse de Ségur, C.S. Lewis ou Enid Blyton, il y a fort à craindre que votre vision de la vie en ait été durablement faussée. Les enfantina les plus classiques souffrent tous du défaut majeur que leur trouve une étude britannique du Centre for Literacy in Primary Education (centre pour l’alphabétisation dans l’enseignement primaire) réalisée avec une dotation de l’Art Council, organisme public chargé de soutenir financièrement des projets culturels avec l’argent du contribuable. Et ce défaut, c’est le manque de personnages noirs et « ethniques », affirme cette étude subventionnée par des fonds publics. Il faut absolument en placer davantage dans les récits destinés aux enfants.
 
L’étude porte sur les publications récentes et aboutit à ce constat que le CLPE juge désolant : seuls 4 % des livres (non scolaires) destinés aux enfants du primaire présente un personnage noir, asiatique ou appartenant à une « minorité ethnique ». Soit 391 livres sur 9.115 nouveaux titres parus. Et encore, la plupart de ces « colorés » n’étaient que des personnages secondaires : dans les rôles principaux, on ne les retrouve que dans 1 % des ouvrages.
 

L' »Art Council » britannique veut plus de personnages noirs dans la littérature enfantine

 
Cela ne correspond plus du tout à la réalité des écoles au Royaume-Uni, regrette le CLPE. Et cela permet de remettre un accent sur une statistique impressionnante : près du tiers des enfants scolarisés dans le primaire y proviennent de « minorités ethniques », très exactement 32,1 % selon les statistiques officielles. Comme indicateur du « remplacement de population » en cours, il n’y a pas plus parlant…
 
« La composition démographique du Royaume-Uni n’est pas en phase avec la présence de personnages « BAME » (noirs, asiatiques ou appartenant à une minorité ethnique) dans les livres publiés en 2017. Chaque catégorie de minorité ethnique souffrait d’une sous-représentation significative », affirme le rapport.
 
Et de préconiser une politique éditoriale qui fasse une plus belle part aux dites minorités, non pas pour « cocher des cases », comme disent ses auteurs, mais pour aboutir à une « représentation pleine de sens et exacte d’une société diverse et interconnectée ».
 

Une étude britannique menée grâce aux fonds publics réclame une diversité imposée

 
En outre – la liberté de création artistique n’est plus ce qu’elle était – il faudrait que ces personnages ne soient pas définis par « leurs luttes, leur souffrance ou leur « altérité » » ni ne se contentent de figurer « aux marges » des intrigues. Leur place doit être « centrale » dans la narration, et ils doivent bénéficier d’une « représentation authentique ».
 
En clair : la littérature enfantine est avant tout un outil d’ingénierie sociale, qui a pour but et pour objectif de servir la « société multiculturelle » imposée de force aux pays européens.
 
Mais voici que le politiquement correct à propos des personnages de la littérature enfantine se heurte à un autre diktat de la pensée unique. L’an dernier, l’auteur de romans d’espionnage pour adolescents, Anthony Horowitz, prétendait mettre en scène un protagoniste noir. Il s’était fait… vertement recadrer par son éditeur, qui lui avait fait comprendre qu’il serait « inapproprié » de se référer à une expérience à laquelle il était lui-même étranger. Où l’on comprend que l’antiracisme est un racisme en sens contraire, comme l’affirme Bernard Antony.
 

La littérature enfantine, outil d’ingénierie sociale

 
A l’époque, Horowitz avait affirmé dans la revue Event : « C’est peut-être un territoire dangereux mais il existe un courant de pensée en Amérique selon lequel il est inapproprié pour des auteurs blancs de tenter de créer des personnages noirs. Cela ne correspond pas à notre expérience et par conséquent, s’y risquer serait par nature artificiel, voire condescendant. C’est pourquoi on m’a recommandé de ne pas le faire. J’ai trouvé cela troublant et contrariant. »
 

Rééditer Tintin au Congo

 
Du côté du CLPE, la directrice exécutive Louise Johns-Sheperd a défendu le point de vue de la représentation ethnique en expliquant que chaque enfant doit pouvoir se reconnaître dans les livres qui leur sont destinés, et qui doivent « mettre en valeur » leur contexte personnel tout en leur « offrant des perspectives » au-delà de ce contexte.
 
C’est toute la difficulté : on en arrive à devoir promouvoir le communautarisme en même temps qu’il faut affirmer que les races n’existent pas et qu’il n’y a aucune différence entre le gamin pakistanais qui fréquente la mosquée et le petit rouquin de souche mangeur de saucisses de porc…
 

Anne Dolhein