Les fruits empoisonnés de l’accord négocié par le secrétaire d’Etat de l’Eglise romaine Parolin se multiplient. Alors que les nouveaux évêques de l’Eglise officielle patriotique chinoise nommés par le PCC prêchent l’obéissance à celui-ci, ou même, comme Mgr Shen Bin, évêque « officiel » de Shanghai, recommandent à leurs ouailles la lecture des œuvres de Xi Jinping, d’autres pasteurs, demeurés fidèles à l’Eglise du Christ, souffrent de vraies persécutions. Ainsi Mgr Shao Zhumin, évêque de l’Eglise dite « souterraine » du diocèse de Whenzhou dans le sud-ouest de la Chine, est-il l’objet de fréquentes arrestations (il a passé 27 ans dans les prisons communistes). La dernière en date remonte au début du mois. En voici la genèse. Le 27 décembre 2024, Mgr Shao célébrait une messe pour ouvrir l’année jubilaire. Aussitôt, les autorités chinoises, considérant cette activité comme « illégale », y voyaient un « délit grave » en contravention de l’article 71 du règlement des affaires religieuses et la punissait d’une amende de 200.000 yuans, soit plus de 25.000 euros (le salaire annuel moyen est de 120.000 yuans). Mgr Shao a refusé de la payer, estimant n’avoir commis aucun délit, mais, comme il n’a pas adhéré à l’association patriotique catholique chinoise, le parti considère le siège de Whenzhou comme vacant. En prime, la police surveille les églises le dimanche pour dissuader les prêtres restés fidèles de dire la messe et les fidèles d’y assister. Le cardinal Zen avait raison, dans sa lettre du mois d’octobre 2018 de mettre en garde le pape contre un accord qui laisse les catholiques chinois désemparés : « Certains prêtres se sont échappés et d’autres ont disparu parce qu’ils ne savaient pas quoi faire et qu’ils étaient dans la confusion. » Le pire semble à venir.