Les autorités de la capitale chinoise ont lancé l’opération de grande envergure, prévue pour durer 40 jours, pour chasser les locataires de bâtiments déclarés « dangereux » à la suite d’un incident qui a tué 19 personnes habitant l’un de ces ensembles pour travailleurs pauvres venus de la campagne.
Mais loin d’être relogés dans des appartements plus décents, ce sont des familles entières qui se retrouvent à la rue alors que le froid s’est déjà installé à Pékin, ayant eu à peine le temps – trois heures parfois – de rassembler leurs possessions et en butte à la violence des fonctionnaires chargés de les mettre dehors, la démolition des bâtiments intervenant sur le champ.
Nombre de ces ouvriers ne bénéficient pas du hukou qui leur donne accès aux soins, aux écoles et autres services publiques, mais ils travaillent dans les usines, la construction et les petits métiers indispensables à la vie de Pékin.
Selon le porte-parole du China Labor Bulletin, un organisme de défense des travailleurs en Chine communiste basé à Hong Kong, Geoffrey Crothall, les évictions font parti d’un plan gouvernemental en vue du réaménagement urbain dans le contexte de la montée des prix de l’immobilier.
L’an dernier, le gouvernement municipal de Pékin annonçait son intention de limiter la population de la ville à 23 millions d’ici à 2020 en réduisant de 15 % le nombre d’habitants de six quartiers principaux.