La Phrase : « Je ferais exactement le même choix si c’était à refaire aujourd’hui »

exactement même choix aujourd'hui
 

Ce qu’il y a de commode, avec les idéologues, c’est que la réalité n’entame jamais leurs certitudes toutes faites et que l’échec le plus manifeste ne rabat nullement leur superbe. Rudy Ricciotti est droit dans ses bottes. C’est lui l’architecte du fiasco dont tout le monde parle avec la canicule : il a conçu l’immense verrière dont a été enveloppée en 2020 la gare de Nantes, 4.000 m2, 160 mètres de long. C’était à l’époque, assurait-on, une vraie révolution énergétique et environnementale. Certes, cela avait coûté cher au contribuable, 37,5 millions d’euros, mais le verre spécialement traité allait garantir « une forte protection contre la chaleur du soleil » et la neige. Yann Sauret, qui dirigeait le projet en vantait le bilan carbone, puisqu’il n’était ni climatisé ni chauffé, mais « gérait la température » grâce à « tout un tas de dispositifs ». Hélas, dès qu’il fait chaud, ou froid, ces dispositifs miraculeux ne fonctionnent pas. La semaine dernière, la température est montée à 40 degrés, les commerçants de la galerie marchande suffoquaient, les clients avaient des malaises (les mêmes se gelaient l’hiver dernier). On a dû ouvrir la verrière et fermer la gare. L’adjoint au maire de Nantes Simon Citeau a dénoncé une « faute de conception manifeste. (…) Quand on conçoit un projet de ce type, on doit prendre en compte les enjeux du confort d’été et du confort d’hiver. (…) Donc aujourd’hui, on va devoir adapter le bâtiment et la SNCF va devoir trouver les solutions. » La SNCF n’a pas trop souhaité communiquer, se contentant de : « SNCF Gares & Connexions mène un programme d’adaptation au changement climatique. La gare de Nantes fera l’objet d’études de ce type pour identifier les mesures à mettre en place. » Elle aurait peut-être pu mener ces études avant, non ? Quant au concepteur génial de ce fiasco, il a le culot de lancer : « Je ferais exactement le même choix si c’était à refaire aujourd’hui. » Les mal comprenants, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.