L’islam préconise-t-il certains usages appliqués aux filles et femmes musulmanes, telle l’excision, ou ceux-ci appartiennent-ils à une tradition adventice ? A cette question, le conseil islamique suisse vient de donner une réponse modérée : l’ablation partielle du clitoris est conforme à l’enseignement de l’islam modéré.
La Suisse, pays de la lente sagesse, du gruyère et de l’horlogerie, n’en finira pas de nous épater. On connaît depuis toujours la fameuse marine suisse et les amiraux qu’elle a donnés à l’Europe, voici maintenant l’islam suisse, ses islamologues, ses philosophes, dont l’un des plus connus, Tarik Ramadan, croupit aujourd’hui dans les geôles françaises. Et voici que nous apprenons l’existence du conseil islamique suisse par un arrêt daté de la semaine dernière qui semble destiné à faire jurisprudence.
L’excision modérée des filles musulmanes ne leur fait pas mal
Cet éminent aréopage a pour ambition de dire « l’opinion musulmane légale ». Ferah Uluca, secrétaire générale du conseil islamique suisse, justifie l’usage de ce qu’elle appelle la « circoncision sunnite » des musulmanes en affirmant qu’elle ne fait pas mal à la petite fille sur laquelle on la pratique. Mais elle ajoute que si l’islam la permet, elle ne l’impose pas, c’est à chaque famille de décider. Voilà une position typiquement modérée.
L’OMS de son côté (organisation mondiale de la santé dépendant de l’ONU), interdit toutes les mutilations féminines. Elle classe la « circoncision sunnite » dans les mutilations féminines de type 1, soit qu’on se contente d’ôter le capuchon du clitoris (type 1a), soit qu’on enlève le clitoris entier (type 1b). Elle estime les deux sous-types dangereux et les interdit tous deux, ainsi que le fait le code pénal suisse.
Le conseil islamique suisse préconise un islam modérément modéré
Sans l’interdire, l’université Al-Azhar, du Caire, qui est une autorité reconnue dans le monde sunnite, avait déclaré en 2006 que la « circoncision des filles » était « non islamique ». Il semble donc que l’islam modéré suisse soit différemment modéré que l’islam cairote. Pour Qaasim Illi en effet, porte-parole du conseil islamique suisse, l’ablation du prépuce clitoridien n’est pas une mutilation génitale, et il la conseille.
Voilà donc l’islam modéré suisse en opposition avec la loi suisse et l’OMS. Cela entre dans un mouvement européen. Selon Breitbart, cinq mille cas d’excision ont été relevés en Grande-Bretagne en 2016, sans que cela donne lieu à des poursuites, et trente pour cent des filles des migrants en banlieue parisienne seraient soumis à la chose. Plus, la « circoncision » porterait sur « le clitoris entier et les petites lèvres ». Cette nouvelle pratique gagnerait aussi le Canada, pays-phare de l’accueil culturel depuis que Justin Trudeau le dirige.