Velázquez (1599-1660) est un des plus grands génies de la peinture mondiale. Ce fait indiscutable justifie à lui seul la visite de cette exposition. Elle suit un plan chronologique. Toutes les périodes de l’artiste, génie précoce, évident, suscitent le plus vif intérêt. Les fins classificateurs reconnaissent ainsi les diverses périodes du peintre, mais une impression d’unité domine pourtant, pour le meilleur, l’œuvre de Velázquez, avec tout au plus des variations de thèmes de prédilection, ou de détails techniques. Ainsi excelle-t-il dans tous les thèmes, les compositions religieuses et mythologiques, les portraits, et en particulier les portraits de cour. Le roi d’Espagne Philippe IV (1661-1665), souverain au bilan politique en définitive négatif, a quand même pour mérite d’avoir reconnu l’évidence du génie majeur de son temps et d’avoir fait de Velázquez un de ses familiers. Velázquez a eu un atelier de haut niveau et des disciples talentueux, ce qui a provoqué, depuis des siècles, des querelles d’attribution. Mais l’amateur se surprend à admirer aussi des tableaux peints non par le maître mais des disciples ou imitateurs méconnus en France, dont l’un des plus doués, José Antolinez (1635-1675) et son Pauvre Peintre, ou Juan Battista Martinez del Mazo et son Portrait équestre du comte-duc d’Olivares, longtemps attribué à Velázquez lui-même.
L’Exposition Velázquez : un plaisir des plus rares
Le visiteur est constamment ébloui par cette Exposition Velázquez. Chaque petite salle comprend au moins 3 grandes œuvres. Ce plaisir est des plus rares. Nous recommanderons particulièrement à l’attention des visiteurs, parmi les tableaux religieux, L’Immaculée Conception de 1617, avec une Vierge d’une sereine majesté, ou, très près de lui, une Education de la Vierge extrêmement émouvante pour le croyant, avec une petite fille d’un sérieux et d’une profondeur impressionnants. Puis, parmi les portraits de cour, on appréciera le Portrait de l’Infant Baltasar, Carlos sur son poney qui réussit, sans ridicule, à respecter tous les codes des majestueux portraits équestres et qui doit d’ailleurs être comparé à plusieurs portraits de son père Philippe IV également exposés. Enfin pour illustrer le génie universel de Velasquez, on étudiera son Démocrite, philosophe antique et bon vivant.
Hector Jovien
Au Grand Palais, Paris, jusqu’au 13 juillet 2015.
Tous les jours sauf mardi de 10h à 20h. Nocturnes mercredi et samedi jusque 22h.
Tarif : 14€