Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Cambridge, en Grande-Bretagne, et de Stanford, en Californie, révèle que des sites comme Facebook et son célèbre bouton « j’aime » permettent de cerner la personnalité de quelqu’un de manière plus fiable que ne peuvent le faire ses amis ou ses proches.
« J’aime » vous connaît mieux que votre famille
Certains programmes informatiques spécialisés sont plus efficaces que l’entourage pour déterminer les véritables traits de caractère d’une personne s’ils ont suffisamment de « j’aime » à analyser. L’étude précise même que seul le conjoint de la personne pourrait rivaliser avec l’ordinateur.
Marié avec Facebook ?
Concrètement, l’ordinateur a été plus perspicace que des collègues ou des membres de la famille pour dresser le portrait psychologique d’un sondé avec seulement dix « j’aime ». Or un utilisateur de Facebook clique en moyenne 227 sur « j’aime ».
Basée sur des travaux déjà existants de l’Université de Cambridge, publiés en mars 2013 et qui montraient qu’un ensemble de traits psychologiques et démographiques pouvaient être prédits avec une grande exactitude grâce à l’analyse des « j’aime » de Facebook, cette étude a été plus loin encore : 86.220 volontaires ont rempli un questionnaire portant sur les traits de leur personnalité et donné un accès à leurs « j’aime ». Les résultats fournissent des données sur cinq grands traits de caractère : l’ouverture d’esprit (curiosité et imagination), l’extraversion (tendance à rechercher la compagnie des autres), la conscience (autodiscipline, respect des obligations), le fait d’être agréable (tendance à être compatissant et coopératif) et l’impulsivité (coléreux, instabilité émotionnelle).
Ces résultats ont ensuite été comparés aux déclarations d’un ami pour 17.622 participants et de deux proches pour 14.410 autres.
Des ordinateurs capables de décrire la personnalité
L’un des principaux auteurs de cette étude, Wu Youyou, a expliqué qu’à l’avenir, « les ordinateurs seront capables de décrire nos traits psychologiques et de réagir en fonction, ce qui devrait ouvrir la voie à l’émergence de machines dotées d’intelligence socio-émotionnelle ».
Mais les auteurs préviennent également des risques que cela implique pour la protection de la vie privée.
Ils se réjouissent cependant que ces analyses puissent fournir aux gens une aide lorsqu’il faut prendre des décisions, précisant que « la capacité de jauger la personnalité est un composant essentiel de la vie en société ».
Non seulement vie privée et psychologie seront connues de tous, mais les hommes pourront également être conseillés par des robots. Il ne reste plus qu’à ne rien « aimer » du tout. Sur Facebook, s’entend. Mais cela fournira aussi des indices sur la personnalité…