Facebook rétablit une page vendant des pilules pour avortements clandestins.
Et celle de reinformation.tv ?

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Voilà près de deux mois que la page Facebook de Reinformation.tv a été fermée et que nous n’obtenons pas son rétablissement. Si nous vendions des produits abortifs, son sort serait sans doute très différent. La preuve ? La page « Women on Web », qui vend des pilules abortives à l’intention des femmes vivant dans des pays où l’avortement est illégal, a été rétablie dans les 24 heures de sa fermeture le 12 mai. Excuses à la clef.
 
La page avait été supprimée en application du cahier des charges de Facebook qui se réserve le droit de fermer les profils assurant la promotion de l’abus de drogues ou de médicaments. C’est précisément ce que fait « Women on Web », la version en ligne de « Women on Waves » : au lieu de mettre à disposition des pilules abortives dans les eaux internationales pour contourner la loi dans les pays où elles sont illégales, le site, qui a recours aux réseaux sociaux pour se faire connaître des femmes, annonce explicitement qu’il procure des pilules abortives aux femmes vivant dans les pays où l’avortement est illégal. »
 
L’organisation néerlandaise fondée par Rebecca Gomperts a aussitôt clamé son indignation : sur la page de « Women on Waves », elle réclamait le rétablissement immédiat de la page supprimée au motif que « l’accès à l’information est un droit de l’homme ».
 

Facebook rétablit la page de « Women on Web »

 
Le géant de la communication en ligne a obtempéré dans de très brefs délais, assurant que la fermeture de la page avait été une « erreur » en présentant des excuses circonstanciées : « Facebook est un lieu où les personnes et les organisations doivent pouvoir faire campagne pour les choses qui leur importent ».
 
Vendre du pesticide anti-humain – comme l’appelait le Pr Jérôme Lejeune – dans des pays où cela est interdit par la loi est donc un objet de campagne légitime, selon Facebook. Le réseau social a même gratifié les possesseurs de la page d’un compliment bien senti : « “Women on Web” est un exemple de cela. En cette occurrence le compte Facebook a été désactivé par erreur mais a été désormais rétabli. Nous vous prions d’excuser pour cela et pour toute gêne occasionnée ».
 
La « gêne »… quelques vies sauvées, peut-être ?
 

Liberté d’information pour les pilules abortives et les avortements clandestins – censure pour reinformation.tv ?

 
Du côté de « Women on Web », on s’est félicité de la rapide décision de remise en ligne de leur page Facebook, tout en remerciant les « nombreuses personnes et organisations » qui se sont mobilisées à cette fin en réclamant le respect de la « liberté d’expression et des droits humains des femmes ».
 
Deux poids, deux mesures… La liberté d’expression de reinformation.tv n’a pas la même valeur que celle des vendeurs du RU-486. Et Facebook, devenu l’un des principaux vecteurs d’informations à travers le monde, particulièrement pour les jeunes, peut censurer à sa guise avec cette nouvelle forme de censure qui n’a même plus besoin d’interdire : il lui suffit de rendre invisible.
 

Jeanne Smits