Les propriétaires du réseau social Facebook ne cachent pas leur implication dans la course à la maîtrise de l’intelligence artificielle. La société vient d’annoncer la mise en place d’un nouveau laboratoire de recherche à Paris qui rejoindra les deux équipes FAIR (Facebook AI Research) déjà installées à Menlo Park en Californie et à New York.
Facebook explique sa démarche comme une volonté de permettre une meilleure exploitation des données qui circulent toujours plus nombreuses dans le monde et notamment sur internet : textes, images, vidéos « et davantage ». « Pour être utiles, les services et les applications Facebook doivent vous aider à faire le tri parmi toute cette information afin de mieux comprendre le monde qui vous entoure et pour mieux communiquer avec les personnes qui ont de l’importance à vos yeux. Voilà un peu plus d’un an que nous avons entamé la construction d’un programme – Facebook AI Research (FAIR) – avec cet objectif à l’esprit. »
FAIR, organe de recherches sur AI de Facebook, en partenariat avec l’INRIA
Pourquoi Paris ? Parce que « la France abrite quelques-uns des meilleurs chercheurs du monde », assure le communiqué de Facebook. L’équipe FAIR a été mise sur pied au moyen d’un accord de collaboration avec l’INRIA, l’Institut national de recherche en informatique et en automatique, établissement public dont la plus grosse part du budget vient d’une dotation d’Etat, et donc de la poche du contribuable.
Cette collaboration, précise Facebook, se fait sur un « modèle ouvert » qui au bout du compte « encourage l’innovation et l’évaluation mutuelle », et « nous aide tous à avancer plus vite ».
Avancer vers où ? Vers une meilleure offre pour « ceux que nous servons », répond le communiqué. Plus concrètement, et à l’instar de ce qui se fait à Menlo Park et à New York, Facebook fait travailler sur la « recherche à long terme sur la reconnaissance faciale, les processeurs de « langage naturel », la reconnaissance de la voix, et toutes les sortes d’infrastructures physiques et logiques nécessaires au fonctionnement de ces systèmes d’Intelligence artificielle ».
Facebook veut prendre de l’avance à l’intelligence artificielle en s’installant un laboratoire à Paris
Facebook espère ainsi proposer un meilleur service de flux d’information – puisque la société avoue avec candeur qu’elle veut aider ses clients à comprendre le monde, entreprise manipulatrice s’il en est – et créer de nouvelles manières de se connecter et de partager. La « réalité virtuelle » n’est sans doute pas loin. Et la déshumanisation qu’elle entraîne.
Mais ces recherches vont bien plus loin, puisqu’elles visent aussi à faire progresser l’intelligence artificielle pour elle-même, avec tous les risques que cela comporte, et malgré les mises en garde de ceux qui, comme Elon Musk et Stephen Hawking, estiment qu’elle échappera au contrôle des hommes.