La famille de Franco prête à tous les recours judiciaires pour éviter son exhumation

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« S’il n’est pas transféré à La Almudena, la seule option est qu’il reste dans le Valle de los Caídos » : ainsi a réagi la famille de Francisco Franco à la prétention du gouvernement espagnol qui veut l’expédier au panthéon du cimetière de Mingorrubio d’El Pardo. La famille n’acceptera pas, elle l’a fait clairement savoir, que le défunt Caudillo repose ailleurs que dans la cathédrale de Madrid ou dans le monument aux morts de la guerre civile d’Espagne où il se trouve encore. L’avocat des sept petits-enfants de Franco a indiqué que ses clients sont prêts à tous les recours judiciaires pour éviter son exhumation, leur préférence allant bien sûr à ce qu’on ne touche pas aux restes mortels de leur aïeul au pied de l’autel de Los Caídos.
 
Sa pierre tombale a été vandalisée jeudi lors de la messe par un « artiste » qui y a dessiné une colombe et une inscription sur la liberté à la peinture rouge.
 
L’avocat, Luis Felipe Utrera Molina a par la même occasion, dans un entretien accordé à El País, démenti que des négociations soient en cours avec le gouvernement espagnol ; il a également démenti les informations selon lesquelles les plus hautes autorités de l’Eglise avec lesquelles des pourparlers sont en cours aient demandé que les héritiers de Franco renoncent au principe d’une inhumation dans la crypte de la cathédrale.
 

Eviter l’exhumation de Franco : les sept petits-enfants prêts à tous les recours judiciaires

 
Après lecture très attentive du communiqué du Vatican concernant l’affaire Franco, l’avocat constate avec satisfaction que celui-ci ne s’est pas du tout prononcé sur le meilleur lieu possible où faire reposer les restes de Franco si l’on devait procéder à l’exhumation, ni à une exclusion de principe de son transfert à La Almudena.
 
L’argumentation contre l’exhumation repose sur l’invocation de l’autorité, dans cette affaire, du prieur du Valle de los Caídos ou Franco a été inhumé voici 43 ans ; le prieur lui-même est opposé à ce que l’on touche à la dépouille. C’est forte de ce soutien que la famille de l’ancien chef de l’Etat espagnol a annoncé sa détermination à agir, notamment devant la justice, dans le cas où le gouvernement prendrait de manière unilatérale la décision de l’exhumer quand même.
 
De son côté le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez, notamment par la voix du vice-Premier ministre Carmen Calvo, a indiqué qu’il pourrait invoquer « l’esprit » de l’article 15 de la loi de mémoire historique pour interdire que les restes de Franco ne soient déposés dans la crypte achetée par la famille à la cathédrale de l’Almudeno, afin d’éviter que la « mémoire d’un dictateur » n’y soit l’objet d’exaltation ou de louanges.
 

La famille de Franco n’acceptera au pire que de le faire reposer dans la cathédrale de Madrid

 
Argument inopérant, selon l’avocat de la famille de Franco : « L’exécutif est en train de se poser un bandage avant même qu’il n’y ait blessure. Il n’a pas autorité pour interdire à une famille d’enterrer ses morts ni pour imposer une loi d’exception à l’encontre des Franco parce que cela est interdit par la constitution. »
 
Me Utrera-Molina ajoute qu’en tout état de cause le fait d’enterrer Franco ou même sa défunte épouse, Carmen Polo, dans la crypte familiale de la cathédrale de Madrid « n’a rien à voir avec l’idée de transformer ce temple en mausolée parce qu’on irait y prier ou qu’il y aurait une plaque à son nom ». Il se refuse à croire que le gouvernement irait jusqu’a « l’absurde » en faisant adopter une loi interdisant de prier ou de poser une fleur sur la tombe de Franco, en soutenant que cela reviendrait à « glorifier » le franquisme.
 

Jeanne Smits