Nouveau scandale outre-Manche : une association chrétienne fait baptiser des migrants dans des baignoires d’hôtels. Si officiellement, ce n’est pas pour appuyer leurs dossiers de demande d’asile, on imagine bien que de telles pratiques posent question, celle des fausses conversions ! Et la photo qui avait été publiée sur les réseaux sociaux a d’ailleurs rapidement disparu, rapporte The Daily Mail.
L’appartenance à une religion persécutée dans son pays d’origine est un argument établi pour invoquer une protection en Europe, et le christianisme est la religion la plus persécutée au monde, a fortiori dans les pays musulmans d’où vient quasi la moitié des migrants au Royaume-Uni. Mécaniquement, donc, les abus arrivent ! Et malgré les protestations des uns et des autres depuis des années, il apparaît que ces canaux sont toujours en cours d’activité.
La question de la crédibilité à accorder aux personnes qui se convertissent, une fois arrivées dans un potentiel pays d’accueil, est, dans les faits, problématique (car cela ne doit pas évacuer la défense des vrais parcours de conversion). Pour ce cas récent, la ficelle est assez grosse : la secte protestante des Christadelphes qui « baptise » dans les baignoires, rejette le dogme de la Sainte Trinité, le bon plan pour des Musulmans qui ne souffriraient pas de sentir mêlés à des associateurs !
La course à l’asile pour les musulmans peut passer par la taqîya
L’association caritative Carelinks Ministries se rend donc dans les hôtels où sont hébergés les migrants et opère des baptêmes in situ, dans le seul lieu propice disponible, à savoir les baignoires. Lors des « cérémonies », les demandeurs d’asile sont immergés dans l’eau et sont alors considérés comme « convertis au christianisme ». La personne en cause sur la photo s’est défendue en disant qu’elle baptisait toutes les personnes qui le désiraient.
On a néanmoins du mal à imaginer des musulmans tout frais sortis de leurs embarcations, sans contact avec la société britannique et la culture européenne, se fendre soudain d’une foi irrépressible pour une secte qui réunit au maximum 50.000 personnes dans le monde ! Et puis, pas le temps de se rendre dans un édifice cultuel bien évidemment… Emballé, c’est pesé. Depuis 2019, au moins six migrants ont tenté de demander l’asile au Royaume-Uni après s’être convertis à cette doctrine : deux ont été acceptés, dont un en vertu de cette « conversion ».
Naïveté désespérante ou complicité de fraude à l’immigration ? Ce qui est certain, c’est la colère des ressortissants britanniques à qui on fait la même blague depuis des années. De nombreux jugements montrent comment les migrants ajoutent un « second volet » à leur demande de séjour en Grande-Bretagne en prétendant s’être convertis au christianisme.
Ces islamistes qui se sont fait baptiser ou se sont déclarés chrétiens
C’est ainsi que des gens comme Abdul Ezedi ont pu être accueillis en tant que réfugiés en Grande-Bretagne. L’année dernière, ce ressortissant afghan, qui avait obtenu l’asile après son baptême, avait agressé une femme et ses deux filles avec une substance alcaline dans le sud de Londres, et blessé dix personnes. Retrouvé mort dans la Tamise, il avait bénéficié par la suite d’une sépulture musulmane…
Khairi Saadallah, ressortissant libyen, avait dit aussi qu’il s’était converti au christianisme, avant de tuer trois personnes dans un parc en juin 2020, mû par une idéologie islamiste attestée. Tout comme Emad Jamil Al Swealmeen qui s’était fait exploser devant l’hôpital pour femmes de Liverpool, en 2021, après des mois de préparation : il avait reçu la confirmation (façon anglicane) des mains du révérend Cyril Ashton à la cathédrale de Liverpool en 2017.
Pour le député Tim Loughton, la conversion chrétienne pourrait être devenue « une arnaque ». Selon le ministre de l’Intérieur du cabinet fantôme, « cette folie [l’histoire des baignoires] montre que ce système est désormais ridicule et doit être complètement démantelé. Le gouvernement devrait immédiatement cesser d’accepter toutes les conversions au Royaume-Uni comme base d’octroi de l’asile ».
Vraies et fausses conversions partout en Europe
De fait, la pratique est attestée depuis longtemps. Et depuis longtemps, on s’interroge (Anne Dolhein en parlait ici en 2016). Comme le notait l’ancien ministre de l’Intérieur britannique, Suella Braverman, dans The Telegraph, l’ancien doyen de la cathédrale de Liverpool a déclaré avoir converti environ 200 demandeurs d’asile au christianisme en quatre ans, mais il ne se souvient pas d’avoir baptisé un musulman déjà citoyen britannique… La religion des dhimmis a tout d’un coup moins de succès, une fois la nationalité obtenue.
Et ce procédé ne se limite pas au seul Royaume-Uni. L’année dernière, au Canada, les autorités fédérales ont levé le voile sur des centaines de cas de conversion suspects. Avec l’aide d’une église, un avocat et un traducteur avaient organisé une filière d’immigration illégale qui permettait d’obtenir l’asile sur des allégations mensongères. Les demandeurs arrivaient majoritairement au Québec avec un visa de résident temporaire à des fins de tourisme ou de visite familiale. Rapidement, ils annonçaient s’être convertis au christianisme et demandaient le statut de réfugié, par crainte d’être persécutés, torturés ou tués par le régime islamiste s’ils retournaient en Iran.
Seulement l’affaire reste délicate : il ne faudrait pas écarter une réalité vraie sous prétexte de virer les faussaires. Les tribunaux administratifs, que ce soit en Autriche, en Allemagne, en France, ou encore aux Pays-Bas ont souvent estimé que, pour pouvoir prétendre à un droit d’asile en fonction de sa foi, la conversion « sur place » devait être l’expression et la prolongation d’une conviction déjà affichée dans le pays d’origine. Ce qui est, de fait, un geste de prudence met aussi en péril les conversions sincères. Et le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) s’est en ce sens félicité des récentes décisions de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui pointait ce fait.
Mais il faudrait encore pouvoir trier entre le bon grain et l’ivraie en éliminant les abus mensongers. Et il est certain que l’objectif de la CJUE est plutôt de tout mêler, dans une vision exclusivement immigrationniste. Elle s’occuperait sinon davantage de tous ces chrétiens venus d’Orient et vivant souvent un véritable parcours du combattant pour se faire reconnaître en tant que réfugiés, sur une terre dont ils partagent les racines religieuses.