Une nouvelle action militante du groupe WOW (Women Of the Wall, Femmes du Mur), a été partiellement empêchée à Jérusalem, dimanche, lors des célébrations de la Pâque juive, sur décision du procureur général israélien. Les Femmes du Mur, organisation de femmes juives, milite depuis des années pour obtenir les mêmes droits que les hommes dans les célébrations au Mur des lamentations.
Les Femmes du Mur encadrées par les forces de l’ordre à Jérusalem
Le groupe de 50 femmes s’est rassemblé sur la place menant au mur lors de la célébration commémorant l’exode hors d’Egypte. Elles ont prié, encadrées par d’importantes forces de l’ordre qui les tenaient à 50 mètres de distance du mur, et haranguées par des hommes et garçons orthodoxes présents.
« Pour pouvoir venir, nous avons dû signer que nous ne lèverions pas les mains, que nous ne bénirions pas le peuple d’Israël et que nous ne mettrions pas notre châle de prière sur la tête (…) voilà qui montre l’absurdité du système » a déclaré Anat Hoffman, membre de l’organisation.
La bénédiction traditionnelle est uniquement faite par les descendants mâles des anciens prêtres, les Cohanim. Shaina Lidd, américaine de 21 ans qui enseigne l’anglais en Israël et a pris part à cette action, a dit espérer que les femmes parviennent prochainement à mener une bénédiction complète : « J’espère que cela arrivera un jour… peut-être l’an prochain. »
Une célébration de la Pâque juive marquée par des revendications en trompe-l’œil ?
La revendication de ces militantes ne se limite donc pas à vouloir abolir la séparation homme/femme au pied du Mur, en vigueur depuis 1967, mais à pouvoir présider les cérémonies, lire la Torah publiquement, et surtout obtenir une troisième zone, qui serait située au sud du Mur, d’importance égale aux deux autres et dans laquelle pourraient être accueillis toutes les formes de diversités sans distinction ni discrimination.
On peut lire en effet sur le site internet de WOW que ces femmes, dont beaucoup proviennent d’universités américaine ou française, veulent pouvoir administrer le lieu saint en tant que femmes et que la section pluraliste proposera des services religieux ayant une « diversité idéologique » et, en petit caractères, que le site sera « libre de toute discrimination basée sur le genre et la détermination. » Il s’agit pour elles de permettre aux différentes communautés d’y être visibles et de s’y sentent à l’aise. Et comme ces militantes accordent une grande importance à l’éducation, les groupes d’écoliers y seront « bienvenus ».
On comprend mieux pourquoi les Juifs orthodoxes regardent avec inquiétude l’activisme de ce groupe qui, sous couvert de faire avancer la tolérance et l’égalité homme-femme, promeut en sous-main des principes et « valeurs » opposés au message biblique.