Fessée, châtiments corporels : un juge britannique propose d’excuser les immigrés qui battent leurs enfants

Fessée, châtiments corporels : un juge britannique propose d’excuser les immigrés qui battent leurs enfants
 
Les immigrés au Royaume-Uni, surtout ceux qui sont là depuis peu, doivent rencontrer l’indulgence de la loi, être excusés lorsqu’ils sont poursuivis pour avoir frappé leurs enfants : cette justification inattendue de la fessée et d’autres châtiments corporels vient d’une Haute cour britannique. Le juge, Anna Pauffley, 59 ans, est une femme d’expérience : elle siège dans un tribunal spécialisé dans les affaires familiales depuis 2003. Sa décision a provoqué l’ire de la presse : il s’agit bel et bien de dire que les immigrés, de par leur contexte culturel, ne doivent pas subir toute la rigueur de la loi.
 
On peut contester l’ingérence de l’Etat dans la vie des familles que constitue l’interdiction – assortie de peines pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison – de donner une correction physique à son enfant, quelle qu’elle soit ou presque. Mais cela devient dans tous les cas insupportable lorsque, selon que vous serez puissant ou misérable – immigré de couleur ou autochtone au visage pâle – vous êtes d’emblée jugé excusable ou non.
 
Dans cette affaire, où le juge Pauffley a donc écrit que les « immigrés » de fraîche date doivent pouvoir « gifler et battre » leurs enfants au Royaume-Uni en raison du « contexte culturel différent » qui est le leur. Le père, un homme originaire de l’Inde est soupçonné d’avoir frappé son enfant, mais aussi d’avoir tenté d’étrangler sa femme.
 
On est loin de la fessée des familles…
 

Les immigrés doivent pouvoir battre leurs enfants : un racisme à l’envers ?

 
Le garçon, 7 ans, a raconté lors de sa déposition que son père le frappait au dos et aux jambes avec une « longue ceinture ». « Je suis un petit courageux », a-t-il expliqué, disant qu’il se sentait « triste » surtout : « Je n’ai pas peur de lui ! » Il a hoché la tête lorsqu’on lui a demandé si les coups faisaient mal, s’ils laissaient des traces, si les traces « disparaissaient assez vite ».
 
Le père de l’enfant a déclaré qu’il ne s’était jamais servi d’une ceinture et qu’il ne cherchait pas à battre son enfant, mais à le discipliner.
 
Reconnaissant que l’homme avait agressé sa femme de manière « horriblement agressive et violente » – l’enfant, témoin de la scène, en avait été terrorisé – Mme le juge a décidé devoir croire ses dénégations à propos des coups portés au garçon. « Je ne crois pas qu’il y ait eu de traitement punitif cruel à l’égard de ce garçon, méritant le terme de violences physiques. (…) Dans de nombreuses communautés récemment arrivées dans ce pays, les enfants sont giflés et frappés lorsqu’ils se comportent mal, d’une manière qui provoque d’abord l’intérêt des professionnels de protection de l’enfance. Dans le cas présent… le garçon ne semble pas avoir souffert d’autre chose que de tristesse et d’une douleur passagère en raison de ce qu’on lui a fait. »
 

La juge britannique qui excuse certains châtiments corporels et autres fessées

 
Les parents du garçon sont mariés il y a dix ans. Ils sont venus au Royaume-Uni avec un visa de 6 mois, mais sont restés au-delà. L’homme a déjà été arrêté pour avoir physiquement agressé sa femme. Libéré sous caution, il avait reçu l’ordre de ne pas s’approcher de sa femme et de son enfant : l’affaire présente a été déclenchée par lui pour obtenir la garde de son fils.
 
Va-t-on vers une extension de la coutume au Royaume-Uni ? Des lois particulières pour les immigrés des différentes communautés ? Cela commence déjà avec des tribunaux islamiques qui règlent certains différends intracommunautaires… Jadis – même au royaume de France – l’étranger pouvait être jugé selon sa propre loi. L’abandon de ce système a toujours été considéré comme un progrès du droit et un élément de civilisation comme d’assimilation. Au XXIe siècle, on en revient…
 

Anne Dolhein