Fidel Castro, le tyran communiste salué par la presse russe

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Vladimir Poutine rencontrant Fidel Castro à Cuba en 2014

 
La mort de Fidel Castro, annoncée samedi matin à Cuba, a déclenché une longue période de deuil officiel, tant la figure du « Lider Maximo » demeure centrale dans l’île toujours dirigée d’une main de fer par son frère Raúl. L’archevêque de Miami, Mgr Thomas Wenski, a publié un court communiqué rappelant que le « jugement divin » attend Fidel Castro, pour qui l’heure est venue de rendre des comptes au Très-Haut : « Le jugement de Dieu qui est miséricordieux est aussi juste », a-t-il rappelé. Dans le concert de louanges qui entoure le défunt tyran, c’est un bémol qui mérite d’être souligné. Dans les pays libérés du communisme on aurait pu espérer des réactions encore plus vives. Mais la presse officielle de la Russie a choisie au contraire de saluer la mémoire de l’allié de toujours. ¡Hasta siempre! Rt.com dit « Adieu », avec l’ombre du « Comandante ». C’est une salutation amicale.
 

La presse russe pleure la mort d’un ami de la Russie

 
Le site d’informations s’attarde longuement dans ses diverses versions sur la mort de Fidel Castro. La version anglaise présente un homme qui a « voué sa vie à la résistance face à l’Empire et à un océan d’injustice et d’oppression infligées en son nom. » Sous la plume d’un journaliste international, Russia Today rend hommage au révolutionnaire : « Tel est l’héritage laissé par Fidel qu’il est impossible de comprendre pleinement l’ampleur du rôle qu’il a joué pour briser les chaînes de millions de personnes du tiers-monde, à la fois littéralement et au plan figuré… » Le « courage, l’audace, la foi » de Fidel et de ses hommes ont permis de montrer qu’il était « possible de briser les chaînes de l’exploitation, de l’injustice et de l’avilissement » subi par tant de générations. Tenant de l’« internationalisme », Castro a fait jouer un rôle de premier plan en Afrique du Sud pour briser l’apartheid, assure le journaliste, John Wight. Le reste est du même acabit. Rt.com prend soin de souligner qu’il s’agit d’une tribune qui ne reflète pas nécessairement son point de vue. Mais enfin il y a des manières de choisir l’information et le commentaire qui en disent long…
 
Toujours en anglais, un ancien élu britannique travailliste, George Galloway, renchérit sur Sputnik. « Cuba n’était rien de plus qu’un casino, qu’un bordel avant la révolution cubaine conduite par l’homme qui est mort hier », a-t-il déclaré. Ceux qui ont fui Cuba et se réjouissent de sa mort en étaient les tenanciers, suggère-t-il, alors que « des centaines de millions de personnes sont en deuil à travers le monde ». Ils pleurent « l’étoile qui a fait de Cuba ou endroit le plus cool de la planète ». Sic.
 

Fidel Castro, tyran communiste ou créateur de paradis terrestre ?

 
Et de détailler la « réussite » de Cuba, sa manière « différente » de faire les choses et d’assurer l’éducation, la santé, le bonheur pour tous.
 
Même son de cloche sur rt.com en espagnol où Roque Caravedo dénonce ceux qui se réjouissent de la mort de Fidel Castro – l’homme qui a su résister à l’impérialisme de Washington (air connu) et qui a su faire de Cuba une « nation » libre.
 
Sur le même site, l’universitaire anti-impérialiste Fernando Buen Abad parle de « l’œuvre humaniste » de Fidel Castro et de sa préoccupation pour son peuple.
 
Pour enfoncer le clou, Moscou a réagi avec colère aux « commentaires négatifs sur Fidel », comme l’écrit rt.com en espagnol. C’est un porte-parole du ministère des affaires étrangères qui a dénoncé les critiques parues sur Internet alors que les chefs d’État, et même le pape, se bousculent pour rendre hommage à l’ami communiste. Alexander Schetinin s’est lamenté de ce l’on se permette de dire mal d’un disparu: « Ce fut un grand politique de l’époque contemporaine, il était digne du respect de tous ».
 
Sans surprise, la presse chinoise contrôlée par le parti communiste de Chine le désigne comme un « ami ».
 

Fidel Castro et Che Guevara, comme l’Etat islamique…

 
Donald Trump a au contraire qualifié Castro de « dictateur brutal ».
 
Un blog anti-castriste rappelle que Castro et Che Guevara filmaient les meurtres de leurs opposants cinquante ans avant l’Etat islamique, images à l’appui.
 
The New American propose lui aussi une lecture plus juste de l’événement : dans un article très complet et documenté, le site souligne que si Castro est mort, la dictature continue à Cuba, alors même que ensemble de la presse du monde du monde dit libre évacue sa vraie histoire, faite d’oppression, de meurtres de masse, de persécution, de répression brutale à l’égard de ceux qui tentaient de fuir l’île. Sans compter la misère, matérielle et spirituelle comme le rappelle Yves Daoudal, où il a plongé son pays.
 

Anne Dolhein