The Lesson est un film bulgare. Vu en VO, il offre donc l’occasion rare de travailler cette langue au cinéma, fort proche du serbo-croate. C’est là le principal intérêt du film, doublé d’une certaine vision, fort peu enthousiasmante, de la Bulgarie. Le titre anglais est justifié par le métier du personnage central, femme professeur d’anglais en collège. Elle tient aussi à faire la leçon à ses élèves, car parmi eux se cache un voleur, coupable d’un larcin envers ses condisciples. Confrontée à une série de malheurs, dont l’accumulation paraît à la longue peu crédible, elle recevrait elle-même une leçon de vie.
The Lesson
Le film mélange curieusement ancrage réaliste et narration de ton quasiment parabolique. Que ne ferait pas une femme honnête pour racheter en catastrophe les dettes cachées faites par son mari, incapable, alcoolique, et sans travail ? Leur cumul a fini par aboutir à une menace d’expulsion de leur maison, perspective dramatique lorsqu’on a une petite fille de quatre ans. Curieusement, elle ne réussit pas à se réconcilier avec son père, trop vite remarié à son goût avec une femme beaucoup plus jeune et au mieux ridicule. Par contre, elle tente toutes les manœuvres aussi dangereuses qu’idiotes : elle recourt à des préteurs usuriers, frôle la prostitution, et finit par voler elle-même.
The Lesson devient insupportable avec cette conclusion de sociologue de gauche : le délinquant ne serait que le produit des circonstances, ou de son milieu. Ce sophisme tue toute responsabilité individuelle. On a vu le résultat de ces théories en France depuis les années 1980, avec pour conséquence, entre autres, l’explosion de la délinquance. Le caractère effectivement largement gangrené par les mafias de la société bulgare n’incite certes pas à l’optimisme. Il n’y aurait donc pour les Bulgares qu’à s’inscrire dans ces règles pourtant moralement inacceptables. Le film possède certainement une dimension ironique, mais elle n’est pas évidente au fil de scènes qui n’amusent jamais.