Objet rare depuis plusieurs décennies, Une heure de tranquillité est une comédie française tout simplement drôle. Un grand bourgeois de sensibilité UMP, interprété par Christian Clavier, dans son rôle habituel et tout sauf de composition, essaie de se réserver un samedi après-midi, en son salon, une heure de totale et silencieuse solitude. Il ambitionne d’écouter un disque de jazz, un vinyle rare, par des interprètes oubliés. Un disque qu’il vient de découvrir aux puces, et d’acquérir après des années de recherches infructueuses.
 
Mais les contrariétés s’enchaînent, suivant une certaine logique narrative – que nous n’évoquerons pas ici pour ménager la surprise. Sa mère, son épouse, son fils, son meilleur ami, ses voisins, sa bonne, etc., tous semblent se liguer pour l’empêcher de bénéficier de cette heure de tranquillité.
 

Une heure de tranquillité se contente de distraire et d’amuser

 
Le film repose sur la pièce à succès, dans le genre du théâtre dit de boulevard. Ancré dans le Paris contemporain, il n’éveille certes aucune réflexion profonde, psychologique, politique ou sociale. Au moins le spectateur échappe-t-il à la leçon politico-morale très à gauche communément en usage aujourd’hui.
 
Certains portraits sont bien vus, comme celui du fils de bourgeois, trentenaire sans activité, et surtout sans travail, mais qui milite à plein temps au sein de l’extrême-gauche anticapitaliste et altermondialiste, faisant agressivement la morale au monde entier. Au final, le film se contente de distraire, d’amuser – et y parvient, sans perte de rythme, ce qui est déjà beaucoup, et fort bon.