Encore une preuve que les discours alarmistes par lesquels on a cherché à dissuader les Britanniques de voter pour le Brexit étaient faux ! Elle vient cette fois de l’OCDE qui vient de faire savoir dans son rapport annuel de prévisions sur les affaires et la finance que les nations de l’UE ont « un ample espace » où maintenir les affaires dans le domaine des services financiers avec le Royaume-Uni, même dans le cadre des règles internationales actuelles. Il n’est nul besoin de construire des barrières entre le continent et son actuel épicentre financier à Londres, affirme l’OCDE, qui ne croit pas davantage que ces barrières légales existent aujourd’hui.
Première raison : l’Union européenne a besoin de la place financière britannique pour accéder aux capitaux qui sont une nécessité vitale pour son économie. Pas question, donc, de démanteler la City en rapatriant l’activité vers les capitales de l’UE.
Le Brexit n’empêchera pas l’utilisation des services financiers britanniques par l’UE
Les 35 Etats membres de l’OCDE ont en effet signé un Code de libéralisation qui permet, selon le rapport de l’Organisme pour la coopération et le développement économique, de continuer de faire des affaires comme d’habitude aux termes de cet accord mutuel. Il leur suffit de rester dans une bonne entente, rapporte le Telegraph de Londres.
« Il ne sera pas dans l’intérêt collectif de l’économie globale d’ériger de nouvelles barrières aux services financiers dans l’environnement post-Brexit, économie globale où Londres jour un rôle si crucial dans le domaine des activités bancaires internationales, des obligations et du change », affirme l’OCDE. Le rapport précise que le Royaume-Uni a développé son expertise en la matière sur des décennies, et que ce savoir-faire ne peut être purement et simplement délocalisé vers un autre lieu en Europe.
Il y a donc une « approche pragmatique de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne », l’OCDE le reconnaît, après qu’on nous a répété sur tous les tons que le Brexit allait mener tout le monde à la catastrophe.
On a aujourd’hui un peu le discours inverse : tenter de donner à une autre place financière le rôle actuellement joué par Londres serait à son tour cause d’ennuis graves, pour le Royaume-Uni sans doute mais surtout pour une Union européenne mal préparée. Mais faut-il encore croire les oiseaux de malheur dans ces domaines ?
Les Britanniques rassurés par l’OCDE : le Brexit n’est plus un problème !
Mais la leçon de cette affaire est avant tout que l’on se trouve déjà dans un cadre très largement uniformisé dans le domaine de la finance où le globalisme est en pointe. Et c’est la deuxième raison invoquée par l’OCDE pour appeler au calme. Ainsi l’OCDE indique qu’il y a une forme marché unique des services qui existe en dehors de l’UE puisque les régimes de régulation des marchés des Etats-Unis et du Japon, bien que légèrement différents de celui de l’Union européenne, sont déjà considérés comme équivalents par celle-ci. Les Codes de libéralisation de l’OCDE devraient permettre cette reconnaissance mutuelle si les régulations américaines et britanniques ne sont pas significativement modifiées après le Brexit.
Faut-il y voir une menace voilée de l’OCDE à l’égard des pays qui voudraient reconquérir leur souveraineté y compris en ce domaine ?
En tout cas, l’OCDE se veut rassurante à partir du moment où tous continueraient de respecter les règles actuelles, l’Union européenne pouvant même sans crainte accorder au Royaume-Uni un accès privilégié aux marchés des services financiers européens – comme elle fait déjà pour le Japon et les États-Unis – sans se voir retoquer par l’OMC pour non-respect de la clause de la nation la plus favorisée à l’égard des autres pays tiers. Foi de mondialistes !