François Hollande défend Schengen, et l’immigration

Francois Hollande Schengen Immigration
 
Lundi, à l’occasion de l’inauguration du musée national de l’histoire de l’immigration, François Hollande a dénoncé les discours de « peur » sur la « dislocation » de la France. Pour le président de la République, il convient de favoriser toujours plus la libre circulation au sein de l’Union européenne, et pour cela il défend les accords de Schengen, qui en est, affirme-t-il, un « acquis fondamental ». Car ce qu’il craint, lui, c’est la « dislocation du pacte républicain »…
 
Décidé sous Jacques Chirac, ouvert sous Nicolas Sarkozy, le musée national de l’histoire de l’immigration aura en définitive été inauguré sous François Hollande. Un musée dont le chef de l’Etat a décidé d’augmenter le budget d’un million d’euros pour parvenir à son doublement en cinq ans.
 

Le président de la République défend Schengen

 
Mais l’important de la visite présidentielle a surtout résidé dans le discours prononcé par François Hollande, au cours duquel il a notamment défendu les accords de Schengen, et la libre circulation des personnes au sein de l’Union européenne. Des accords menacés, selon le président de la République, tant dans certaines réactions populaires, que dans le discours politique de la droite. « Faire éclater Schengen ? Ce serait reculer, rétablir les frontières pays par pays », a-t-il lancé.
 
Face à « ces vents mauvais » qui « soufflent de plus en plus », et s’inquiétant de la « pénétration des thèses » racistes dans la société française, François Hollande a décidé de « reprendre le combat », en fustigeant notamment les discours de « peur » sur la « dislocation » de la France, et en dénonçant le « sentiment de dépossession, entretenu avec malice sinon avec malignité ». Mais sans annoncer de mesures particulières. François Hollande préfère manifestement laisser les partis prendre leurs responsabilités, en soulignant qu’un Français sur quatre est issu de l’immigration : « Je veux rappeler aux Français d’où ils viennent, quelles sont les valeurs qu’ils portent comme citoyens français et où nous voulons aller ensemble. »
 

François Hollande pour l’immigration contre la Constitution

 
Mais le chef de l’Etat veut aller plus loin encore, et appelle « les forces républicaines » à « prendre leurs responsabilités » pour que les étrangers (hors Union européenne) obtiennent le droit de vote. Pour ce faire, il faut changer la Constitution, et obtenir donc une majorité des trois cinquièmes au Parlement. Sans l’opposition, c’est, pour le chef de l’Etat, mission impossible.
 
En attendant, c’est à Nicolas Sarkozy, notamment, qu’il s’en prend, lorsque le nouveau président de l’UMP appelle à faire la grève de Schengen tant que les règles n’en seront pas plus strictes vis-à-vis des clandestins ; ou à Eric Zemmour, contre lequel le premier ministre Manuel Valls s’est emporté, ces dernières semaines, du fait notamment du succès du livre de celui-ci :Le suicide français.
 
« Non, l’immigration ne provoquera pas la dissolution, la dislocation et la disparition de la France. Oui, l’apport des immigrés à la République est une réalité dans notre histoire », affirme le président de la République. Et François Hollande d’affirmer : « Traiter de façon républicaine la question de l’immigration, c’est imposer la vérité des faits et nous obliger à agir » ; et de dénoncer ceux « qui rêvent d’une France en petit, une France en dépit, une France en repli, bref une France qui ne serait plus la France ».
 
Une chose est certaine : sous le même mot « France », apparaissent aujourd’hui deux réalités de plus en plus contradictoires. Celle de l’idéologie moderne défendue par les élites, par François Hollande ; et celle d’une réalité multiséculaire, défendue désormais par un peuple de plus en plus nombreux.