Selon certaines sources, qui ne sont ni le constructeur, le groupe français DCNS, ni le ministère de la Défense, les discussions sur la reprise des deux navires de guerre Mistral, que la France a refusé de vendre à la Russie, « sont relativement avancées » et celles-ci pourraient finalement être vendues à l’Egypte.
« Il y a effectivement des discussions qui sont relativement avancées sur la reprise des deux Mistral », a indiqué une de ces sources. « Normalement c’est l’Egypte. Sur quel financement ? Il est clair qu’une partie du financement sera prise sur les aides des pays du Golfe qui lui sont données. »
Refusées à la Russie, les frégates Mistral pourraient partir pour l’Egypte
« Pour Le Caire, acheter ces navires serait un vrai défi, et il se pourrait que l’Egypte recoure à l’aide financière extérieure d’un de ses voisins arabes pour finaliser la transaction, confirme The Wall Street Journal. (…) Pour la France, et particulièrement pour les chantiers navals de Saint-Nazaire, ce serait de nouveau l’espoir de devenir un acteur majeur de la construction militaire après le choc de l’annulation de la vente à la Russie », ajoute-t-il.
De fait, cette annulation a porté un choc à l’industrie française. Mais, évoquant la question, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a indiqué mercredi que l’annulation coûterait moins d’un milliard d’euros à la France, confirmant ce qu’avait déjà annoncé François Hollande, la somme correspondant aux avoirs versés par la Russie pour ce contrat d’un coût initial de 1,2 milliard d’euros.
Il est vrai que, puisque la dette de notre pays se calcule en milliers de milliards, on n’est plus à ça près…
Il faut dire aussi que Moscou, lors de l’accord passé avec Paris pour solder cette affaire, n’a pas demandé de pénalités à la France, mais le seul remboursement des montants avancés.
L’assurance de François Hollande
Le discours est clair : le gouvernement français n’entend avoir aucun mauvais impact de ce dossier. La France reste un constructeur militaire important, son économie n’est pas entachée, elle n’a agit que pour préserver la paix. On peut peut-être conseiller à François Hollande la lecture de tous les commentaires qui, au cours des siècles, ont été fait sur l’adage Si vis pacem para bellum…
On a d’ailleurs vu, lors du discours à la conférence des ambassadeurs mardi, François Hollande insister sur l’importance de la stabilité de l’Egypte dans la région : « La France a fait le choix de considérer l’Egypte comme un acteur majeur au Proche-Orient. » Et d’ajouter : « Sa stabilité est essentielle. L’Egypte attend beaucoup de la France. »
Etait-ce une manière de confirmer l’opération sur les frégates ?
Ce qui est sûr, c’est que l’Egypte peut se permettre cette dépense. En mars dernier, l’Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis annonçaient qu’ils lui accorderaient chacun quatre milliards de dollars d’aides.
Le Caire a d’ailleurs multiplié les achats français ces derniers temps : corvettes Gowind, Rafale, frégate (déjà)… l’Egypte est donc devenue, pour Paris, un acteur économique de premier plan.