Sur le Connecticut Post, le président d’une organisation chrétienne, « Colson Center for Christian Worldview », évoque avec une joie mêlée de tristesse ces bancs qu’on rajoute dans les églises à l’approche du jour de Noël… Certes, c’est un plaisir de voir revenir aux offices les « occasionnels » du service religieux. Mais globalement, leur nombre s’amoindrit, tout comme ceux qui vont régulièrement à l’église. Un drame évident pour toutes ces âmes qui s’égarent. Mais c’en est un aussi pour la société, qui perd des atout majeurs pour son développement et son épanouissement général. Même d’un simple point de vue opportuniste, il serait fou de ne pas s’en rendre compte, nous dit John Stonestreet…
Satisfaction, entraide, éducation, pouvoir d’achat, et même longévité… tout suggère qu’un monde chrétien se porte mieux, à la fois pour l’individu et la société. Fallait-il en douter ? !
Croyants : « une plus grande satisfaction de la vie »
Vous voulez être heureux ? ! Croyez ! Selon une étude de l’Austin Institute for the Study of Family and Culture, basée sur 15.738 Américains âgés de 18 à 60 ans, le sentiment d’appartenance à une communauté de foi et la croyance en un sens ultime de l’existence humaine engendrent un niveau plus élevé de satisfaction personnelle.
Mieux, les personnes qui assistent aux services religieux une fois par semaine sont quasiment deux fois plus susceptibles de se décrire comme « très heureuses » (45 %) que celles qui n’y assistent jamais (28 %). A l’inverse, les personnes qui ne s’y rendent jamais sont deux fois plus susceptibles de dire qu’elles sont « très malheureuses » (4 %) que celles qui assistent aux offices de manière hebdomadaire.
L’engagement religieux, variateur du bonheur, index de félicité ? Certains mettront l’accent sur les interactions sociales accrues que procurent la fréquentation d’une communauté, le soutien et l’aide qu’elles génèrent. Mais même ceux qui croient sans pratiquer ont une propension plus élevée à se déclarer heureux.
C’est donc bien qu’il y a là un véritable équilibre spirituel et intellectuel nécessaire à l’homme – loin de « l’opium » des peuples, haï par certains…
Plus vieux, plus éduqués, plus sociables…
Et un équilibre qui vous fait vivre plus vieux ! Les statistiques parlent d’elles-mêmes : la pratique religieuse ajoute deux à trois ans à la vie d’une personne. Car qui dit religion dit règles, générant un style de vie plus sain. Les pratiquants réguliers, selon John Stonestreet, ont tendance à « boire, fumer et utiliser des drogues récréatives moins souvent que les non pratiquants », et sont également « moins susceptibles d’avoir des comportements sexuels immoraux ».
Les conséquences pour la société n’en sont pas moins bonnes. Y compris au niveau économique : la « valeur des services fournis par les organisations religieuses et l’impact de la religion sur un certain nombre d’entreprises américaines importantes » s’élève à 1.200 milliards de dollars, selon une étude récente de Brian et Melissa Grim de l’Université de Georgetown et du Newseum Institute.
Quant à l’éducation, c’est flagrant. Selon le sociologue Robert Putnam, dans son livre, Our Kids : The American Dream in Crisis, « Un enfant dont les parents vont régulièrement à l’église a entre 40 et 50 % de chances de fréquenter une université qu’un enfant élevé par des parents qui ne pratiquent pas ». Et donc d’avoir, in fine, un emploi. Les jeunes croyants ont, de plus, de meilleures relations avec les adultes, plus d’amitiés et sont plus impliqués dans le sport et d’autres activités parascolaires.
Les effets néfastes de la baisse de la fréquentation des églises
Mais si tout le monde peut « profiter » de cet état de fait, quel que soit son niveau socio-économique, la réalité actuelle en diffère malheureusement. Car la fréquentation régulière de l’église est de plus en plus liée à sa place dans la société, qui diminue ; et ses bénéfices sont de plus en plus récoltés par des gens de niveaux socio-économiques plus élevés…
Robert Putnam le note, la fréquentation régulière de l’église chez les familles ayant seulement un diplôme d’études niveau lycée ou moins, a diminué de près d’un tiers depuis les années 1970 ! Alors qu’elle est restée la même dans les familles qui sont allées jusqu’à l’université. Ce qui a créé inéluctablement « un écart de classe substantiel » qui n’existait pas il y a 50 ans.
Situation confirmée par les données du Pew Research Center : la plupart de ceux qui ne croient à « rien en particulier » (une catégorie qui diffère des athées et des agnostiques) marquent une forte tendance à être des hommes blancs, pauvres et sous-éduqués. Ce qui défie largement la croyance commune selon laquelle l’irréligiosité tend à augmenter avec l’éducation et le revenu : une programmation très révolutionnaire sans aucun fondement. Charles Murray dans son livre Coming Apart, en 2012, pointait aussi ces communautés qu’il appelait du nom d’un quartier de Philadephie, « Fishtown» : descendantes de catholiques immigrés, il n’y reste plus grand chose de religieux…
Déchristianisation : c’est toute la société et ses individus qui en souffrent
Quand la religiosité s’émousse, c’est donc toute la société et ses individus qui en souffrent, qu’ils soient croyants, pratiquants ou non… Et elle s’émousse inexorablement aux Etats-Unis.
Sur l’ensemble de la population américaine, la part des athées reste faible (3,1 %), mais elle a doublé depuis 2007. Celle des agnostiques idem et celle des « rien en particulier » est passée de 12,1 à 15,8 %. Le christianisme et le catholicisme ont perdu respectivement 3,4 % et 3,1 %, selon le Pew Research Center (chiffres de 2015).
La société en pâtira nécessairement. Mais n’ayons crainte, les directives mondialistes sauront proposer une « religion » globale, apte à rassembler toutes les populations… loin, très loin des préceptes chrétiens.