Heidelberg : Taylor Swift au secours d’une église qui se vide

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Comment remplir les églises qui se vident ? Alors que la pratique religieuse des jeunes chrétiens s’effondre dans de nombreux pays d’Europe – on est tombé à 1 % en France – le temple protestant du Saint-Esprit à Heidelberg croit avoir trouvé la solution en organisant des « offices » pop. De fait, dimanche dernier, quelque 1.200 personnes se sont pressées, lors de deux sessions successives, dans les bancs, moins pour écouter le prêche du pasteur Vincenzo Petracca que l’interprétation de chansons de Taylor Swift, clou du spectacle… pardon, de la cérémonie. Certains y verront une réussite. C’est plutôt la preuve que le public jeune, ici majoritairement féminin, est mûr pour un culte sans Dieu, voire contre Lui, vu le symbolisme de plus en plus ouvertement sataniste adopté par une star comme Taylor Swift.

En l’occurrence, la vedette était ailleurs, puisqu’elle était à Paris dimanche dernier avant de se rendre en Allemagne et en Suède, arborant des costumes que le Hindustan Times a qualifiés de « démoniaques » en comparaison des robes folkloriques qu’affectionne la chanteuse.

 

Les chansons de Taylor Swift remplissent une église de Heidelberg

Mais six de ses chansons ont été interprétés par deux fois par une prof de musique de 37 ans en guise de culte protestant à Heidelberg, non sans une présentation de la vie de Taylor Swift par le pasteur Petracca qui a voulu souligner « l’attachement au christianisme » de la méga-star américaine dans sa « vie de tous les jours », et sa « compréhension » de la foi.

Certes, a-t-il dit, les paroles de ses titres souffrent de nombreuses interprétations mais elle a su y insuffler des « messages forts » tant chrétiens que politiques : les droits de la femme, l’antiracisme et l’égalité de genre, par exemple, s’est-il émerveillé. Taylor Swift dénonce volontiers la « foi hypocrite » qui place « le dogme au-dessus des gens », reprenant la dénonciation maçonnique du « dogme ». Air connu de nos jours, où même la religion catholique est en proie à cette dénonciation de la doctrine au nom de la « pastorale »…

Sans surprise, les chansons ont été interprétées devant une affiche arc-en-ciel portant l’inscription : « Tout le monde est bienvenu. » « Toutes les tailles, toutes les couleurs, toutes les cultures, tous les sexes, toutes les croyances, toutes les religions, tous les âges, tous les styles, tout le monde » : la liste, on le voit, est parfaitement à jour.

 

Taylor Swift, entre imagerie démoniaque et désespérance

Pendant ce temps, la vraie Taylor Swift continue de fanatiser ses adeptes, les « Swifties » en pâmoison devant ses chansons rebelles contre l’ordre établi, illustrées sur scène de signes satanistes, de telle sorte qu’un exorciste a pu dire qu’elles attirent délibérément les démons.

Celle que Time a sacré « personnalité de l’année » en 2023 est même accusée par Shane Lynch, ancien chanteur du groupe Boyzone, de satanisme à part entière. Il sait de quoi il parle : converti en 2003, il a témoigné d’avoir régulièrement reçu avant cette rupture avec le mal la visite d’esprits maléfiques grotesques qui le torturaient.

Un simple coup d’œil aux spectacles et aux paroles des chansons les plus récentes de la coqueluche du public féminin depuis la Chine jusqu’en Amérique laisse en tout cas un sentiment de profond malaise. Il fallait bien que la jeunesse se déchristianise pour se laisser hameçonner par une milliardaire aux nombreux partenaires sexuels, à la rhétorique pro-LGBT affichée.

Les dernières chansons de Swift, rassemblés dans l’album The Tortured Poets Department sont pourtant remplies de tristesse et de désespérance. La note de vérité parmi les paillettes…

 

Jeanne Smits