Certains frondeurs sont prêts à abandonner le Parti socialiste

Certains frondeurs sont prêts à abandonner le Parti socialiste
 
C’est une décision « irrévocable » ! Le député du Morbihan Philippe Noguès quitte le Parti socialiste. Et s’en explique ouvertement. Pour lui, il n’y a plus rien à y faire ; donc il n’a plus rien à y faire. « L’espoir de transformer les choses de l’intérieur, que ce soit au sein du PS ou du groupe parlementaire à l’Assemblée, s’est peu à peu évanoui », explique-t-il. Il siègera donc désormais parmi les non-inscrits. Et d’autres fondeurs, peut-être inspirés par cet exemple, manifestement agacés en tout cas par l’immobilisme des instances dirigeantes du parti comme du chef de l’Etat et du gouvernement, pourraient être tentés d’abandonner, eux aussi, un parti qui hésite entre sclérose et nombrilisme.
 
C’est ce vendredi que Philippe Noguès envoyait le courrier fatidique à Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, et à Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti. Motif invoqué : « le choix de la liberté et de la loyauté à mes convictions ». Cela dit, il précise ne pas vouloir se placer « dans l’opposition systématique » : « Je soutiendrai les projets de lois qui me sembleront aller dans le bon sens et je continuerai à combattre la droite. »
 

Abandonner le Parti socialiste et François Hollande

 
Mais c’est bien à François Hollande que vont ses reproches les plus vifs, les plus amers. « Je ne reproche pas à François Hollande d’avoir raté une politique, explique-t-il. Je lui reproche d’avoir été élu sur un projet qu’il n’a même pas essayé de mettre en place. » Fermez le ban !
 
Et d’ajouter, désabusé : « François Hollande avait annoncé qu’on vivrait mieux à la fin de son mandat qu’en 2012. Je ne crois pas que ce sera le cas. »
 
Et lorsqu’on lui demande si sa démarche ne risque pas d’affaiblir le Parti socialiste, Philippe Noguès rétorque : « Le PS s’affaiblit tout seul en ne respectant pas ses engagements et en se reniant. »
 

Un groupe des frondeurs à l’Assemblée nationale ?

 
Fera-t-il pour autant école ? Il semble n’avoir pas discuté de la question avec ses camarades frondeurs, mais l’espère. « Beaucoup de députés socialistes sont comme moi en désaccord avec la politique que l’on mène, mais ils n’osent pas franchir le pas. » D’autant que son collègue de la Nièvre Christian Paul, premier signataire de la motion des frondeurs au congrès, ne veut pas croire à une hémorragie : « Il peut y avoir un ou deux autres départs, mais la quasi-totalité de notre courant a fait le choix de mener bataille en interne. »
 
Philippe Noguès, lui, n’y croit plus et aimerait pourtant pouvoir former un groupe (soit dix députés) indépendant, afin de « désormais représenter ces Français qui sont lassés des partis politiques ».
 
Cela fait effectivement du monde ! Mais il n’est pas sûr que ces Français aient fort envie, en 2015, de quelqu’un qui, tout en quittant l’institution PS, en revendique l’idéologie…
 

François le Luc