Les péchés contre Gaïa sont nombreux et graves, par action, par omission, en paroles et en pensées. Parmi les actes particulièrement peccamineux figurent toutes les aggravations de l’empreinte carbone, la consommation excessive d’énergie surtout fossile, l’avion, le chauffage au gaz, le feu dans la cheminée, et, quant à la nourriture, le rôti de bœuf, et tout ce qui tourne autour du gaspillage. Notez bien que le gaspillage existe, et qu’il en existe de monstrueux dans le monde. Mais il ne s’agit ici que de faire honte au vulgum pecus des petits gaspillages qu’il commet chaque jour. Notre confrère Peaches vient de publier à cet égard un plan en 7 jours pour alléger notre poubelle et changer notre cuisine, bref, faire reculer les déchets et changer notre façon de consommer produit. C’est un véritable examen de conscience, car il se propose de mettre à nu les imperfections de notre manière de vivre pour y remédier. La conversion à la citoyenneté écologiste passe par l’introspection.
Chaque soir un relevé fin des péchés de gaspillage
Chaque année, les Français rejettent plus de trente millions de tonnes de déchets ménagers. 30 millions d’ennemis de Gaïa. Principal responsable, le sac gris où l’on jette pêle-mêle restes passés, emballages et épluchures. Pour éviter qu’il ne déborde, un bref examen de conscience suffit, et notre confrère en donne la méthode : il faut et il suffit de s’observer pour s’aviser de ses péchés contre l’environnement. Premier pas, photographier chaque soir le contenue de sa poubelle : voilà « une chronique fidèle de nos gestes du quotidien ». La banane pourrie et le reste de bolognaise auraient un grand pouvoir de conviction. Deuxième : noter chaque déchet le jour même. Cela peut paraître lassant, mais il paraît que l’on voit « ses choix avec une netteté nouvelle ». L’idée de cette double observation est de désigner ce qui pousse au mal : les emballages, surtout plastiques, puis les restes, quignons de pains, trognons et les restes oubliés au frigo.
L’examen de conscience vert sauve Gaïa et réjouit la famille
Nota : on peut associer les enfants à cet examen de conscience familial, c’est plus convivial, et à la fin de la semaine, on classe, on surligne ce qui revient souvent. Après quoi on se fixe une « mission » : remplacer « les goûters suremballés, cuisiner les légumes en entier, limiter les plats tout prêts. Cette stratégie transforme la montagne en petits défis motivants ». Et quelle joie alors pour la famille : « Le bilan émotionnel compte autant que les chiffres. Voir la quantité réelle produit un sursaut salutaire. » Conscient de l’infantilisation massive de la société, notre confrère descend dans le détail des actes nécessaires à mettre fin au gaspillage : « Place aux solutions ciblées et sans dépenses superflues. Pour les emballages, on adopte le vrac, le fromage à la coupe, le pain dans un torchon. Des bocaux récupérés suffisent largement. Côté cuisine rapide, des menus simples remplacent les plats tout prêts. Côté matières organiques, la boucle se referme. Les épluchures rejoignent le compost ou se cuisinent en bouillons et poêlées. (…) Le surplus peut partir vers les réseaux d’entraide locaux. La saison froide se prête aux gratins, soupes et compotes maison. Rien ne se perd quand on anticipe un peu. » Pour sauver Gaïa, voilà retrouvés le pain perdu et l’art d’accommoder les restes, de feue Ginette Mathiot.











