La banque NatWest, agent de surveillance de votre empreinte carbone

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Au Royaume-Uni, les clients de la banque NatWest ont désormais l’impression d’avoir un œil de Moscou intégré dans leur compte. Depuis qu’ils reçoivent des notifications destinées à les « aider » à réduire leur empreinte carbone en fonction de leurs achats, ils sont confrontés à la réalité d’une entité qui vous surveille à chaque moment de votre vie quotidienne. Voilà le flicage que permet la société sans argent liquide au service d’un système totalitaire.

La surveillance se fait au moyen de l’application de la banque installée par les clients sur leur smartphone : elle comporte un « Carbon Footprint Tracker » (traqueur d’empreinte carbone) qui formule des recommandations en fonction des dépenses répertoriées sur le compte.

Une petite robe vous a-t-elle fait follement envie dans la vitrine de la boutique chic en bas de chez vous, et vous avez craqué ? Aussitôt NatWest vous rappelle à l’ordre austère d’un monde où l’homme, et surtout la femme un peu trop frivole, sont en trop : vous auriez mieux fait de réparer un vêtement ancien pour économiser non pas des sous, mais du carbone.

 

Surveillance de l’empreinte carbone par les mouvements du compte en banque

Les journalistes du Telegraph de Londres qui ont rendu compte de ce nouvel exemple de la moralisation 24 heures sur 24 ont ainsi vu s’afficher l’avertissement suivant : « Si vous dépensez 15 livres sterling pour une robe dans un magasin de la grande distribution, cela pourrait équivaloir à une empreinte de 16 kg de CO2. » Suivi de l’exhortation à préférer les vêtements d’occasion… A acheter, ou mieux encore, à louer. Après tout, selon une idéologie voisine (ou déclinée autrement), la propriété c’est le vol.

L’achat de lait entier déclenche quasiment une alerte rouge : n’y a-t-il pas des boissons de substitution à base de plantes ? Un passage chez le boucher se soldera par un message sur les bienfaits du tofu et des lentilles, des laïus sur les bienfaits du régime végétarien ou végan, ou encore du « lundi sans viande ». Pour la planète, en effet, toutes les solutions sont valables (sauf peut-être l’abstinence du vendredi, trop marquée par le catholicisme).

D’autres suggestions arriveront de toute façon en rafale, ponctuelles grâce à la surveillance ou plus généralistes : l’application recommande aux clients d’éteindre le chauffage central, d’éteindre leur sèche-linge (sans doute définitivement), de faire du covoiturage, de réparer eux-mêmes leurs appareils électroniques cassés ou de laver leur linge à l’eau froide, et d’en finir avec les vols court-courriers. Tout cela est assorti d’évaluations des « dépenses carbone » associées : l’application permet ainsi de choisir entre les rubriques « mes dépenses » et « mon empreinte ».

 

NatWest, la banque qui prêche la morale du panthéisme vert

Il faut faire des sacrifices « pour la planète », voilà le message : c’est pourquoi les clients se voient attribuer un score personnalisé d’empreinte carbone en kilogrammes de CO2, émis par mois en fonction de leurs habitudes de consommation, dans le cadre de « l’ambition » de Natwest d’être « une banque de premier plan dans la lutte contre la crise climatique ». Il y a du pain sur la planche, et le Carbon Footprint Traquer veut que ce soit bien clair en interpellant les clients : « L’empreinte carbone mensuelle moyenne du Royaume-Uni est d’environ 1.000 kg [de CO2]. Pour aider à réduire l’impact du changement climatique, les scientifiques recommandent que d’ici à 2030, notre empreinte carbone soit d’environ 180 kg. »

Il ne suffit donc plus d’être mis en face de ses fautes que NatWest avoue à la place de ses clients, il leur faut encore faire pénitence en s’engageant à consommer de manière « durable » et surtout à ne pas recommencer. Une fois confronté à son évaluation personnelle d’empreinte carbone évaluée à partir des dépenses du mois passé, l’utilisateur de l’application peut en effet, pour chaque recommandation qui lui est faite, cliquer sur le bouton « commencer aujourd’hui », afin d’établir une liste de changements de mode de vie auquel le client souscrit.

Il semblerait qu’après un premier essai auprès de 500 personnes en 2020, le flicage des « dépenses carbone » ait été proposé à tous les clients de la NatWest au Royaume-Uni et qu’il ait été accepté par 300.000 utilisateurs de l’application de la banque. Le lavage de cerveau fonctionne ainsi, rendant les surveillés acteurs de leur propre surveillance au point d’accepter de telles « intrusions » dans la vie privée vertement dénoncées par une cliente septuagénaire, Faith Scott, habitant le Surrey : « La banque devrait s’occuper en priorité de notre argent et non de notre morale », a-t-elle tempêté :

« Nous n’avons pas besoin de tous ces sermons. Je ne prends pas l’avion pour aller voir ailleurs. Je cultive mes propres légumes et je fais ma propre nourriture. La plupart des gens de notre génération vivaient dans la misère [et] ne gaspillaient pas. Qu’est-ce qui donne à la banque l’autorité de dicter ses principes à ses clients, en particulier quand on sait qu’elle est soutenue par les contribuables ? »

 

Consommation « durable » et inclusion « LGBTQ » : deux faces d’une même monnaie

Pour ce qui est des « principes », la NatWest en a à foison, et tous dans l’air du temps : c’est sa filiale Coutts qui a exclu Nigel Farage en refusant de continuer de l’accepter comme client en raison de ses opinions décrétées « xénophobes et racistes » ; c’est elle qui, dans son empressement à assurer l’« inclusion » des transgenres, propose à ses employés qui ne s’identifient ni comme hommes, ni comme femmes, des badges réversibles pour pouvoir alterner entre différentes « identités de genre ».

Aime la planète et fais ce qui te plaît, en somme, dans les strictes limites de l’activité non carbonée !

Quant à ceux qui continuent de creuser leur « empreinte carbone » sans la moindre mauvaise conscience, les voilà avertis : demain, l’option facultative des gogos d’aujourd’hui pourrait bien s’imposer à eux de manière bien plus expéditive. Par le blocage de leur moyen de paiement, par exemple, en cas de dépassement de leur quota mensuel de viande de bœuf ?

 

Jeanne Smits