Entendue hier après-midi dans un magasin, cette femme disant à son gamin qui regardait des jouets : « Non, ça, ce n’est pas pour toi, c’est pour les filles. » Dans un meilleur des mondes qui s’approche de plus en plus, la pauvre dame risquerait poursuites et amendes pour ce commentaire trop « genré », irrespectueux du penchant du moment de son garçon qui pourrait bien être une fille. Des parents plus politiquement corrects qu’elle, il y en a à la pelle : c’est toute la mode au Royaume-Uni où le Père Noël est dans le collimateur dès lors qu’il apporte des cadeaux « sexospécifiques ». Les cris d’orfraie des adultes indignés ont une petite dimension snobinarde : ce type d’indignation est le propre des jeunes parents ayant une éducation universitaire, beaucoup d’argent dans le portefeuille et du temps sur les mains. Monsieur et Madame tout le monde s’occupent moins des stéréotypes et davantage de leur expérience de parents…
Ce sont le plus souvent de jeunes mamans qui s’expriment sur les réseaux sociaux pour dire leur déception de voir les poupées réservées aux filles et les jeux de Meccano aux garçons. Hélas pour elles et surtout pour leurs enfants, la réalité reste désespérément rose et bleue. C’est ce que vient de confirmer une recherche de plusieurs universités de Londres dont les expériences psychologiques arrivent à cette conclusion peu surprenante : les garçons préfèrent les jouets pour garçons, et les filles, les jouets pour filles.
Des cadeaux pour filles ou pour garçons, comme autrefois !
L’ expérience consistait à observer 101 garçons et filles âgés de neuf à 32 mois, placés tour à tour dans une nursery des plus rassurantes, et entourés de jouets « genrés » : voitures, camions, balles, poupées, dînettes et ours en peluche.
Quels que soient leur culture, leur origine, leur âge ou leur catégorie socio-économique, tous les enfants ou presque ont fait preuve d’une préférence pour les jouets stéréotypés.
Le plus souvent, les garçons se jetaient sur une voiture, puis sur une balle, puis sur un engin de chantier, dans cet ordre. Les petites filles allaient d’abord vers une poupée, avant de tester poêles et casseroles.
Chez les garçons, le temps de jeu avec les voitures atteignait en moyenne 12,5 minutes… contre zéro minute chez les filles. Les fillettes passaient en moyenne six minutes à jouer avec des poupées qu’aucun garçon ne dédaignait ramasser. Et ces résultats se sont constatés aussi bien chez les plus jeunes qui n’avaient pas pu faire l’objet de la moindre pression en ce sens ni de la part de leurs parents, ni de leur pairs.
Le responsable de l’étude, le Dr John Barry, voit à cela des raisons fondées sur la « psychologie évolutionnaire » : « Les garçons jouent davantage avec des jouets qui bougent et les fille avec des poupées, cela est enraciné dans des rôles de genre archétypaux de chasseurs qui ont besoin d’adresse manuelle et de responsables du foyer qui ont besoin de capacités relationnelles. Cette vision n’est pas à la mode. L’académisme moderne est plus à l’aise lorsqu’il s’agit de mettre en évidence des similarités de genre ou une neutralité plutôt que des différences de gens. Mais si vous imposez un comportement de jeu neutre en termes de genre aux enfants, pour la plupart d’entre eux cela n’encouragera pas le développement de leur véritable nature. »
Une expérience universitaire contredit la fable des stéréotypes de genre
L’éditorialiste du TelegraphMartin Daubney en tire fort logiquement la conséquence selon laquelle l’insistance de certains parents à imposer leurs « folies du genre sur leurs enfants peut aboutir à semer chez eux la confusion ».
Il rappelle cette affaire qui a défrayé la chronique en octobre, lorsque la Haute cour a décidé d’enlever à la garde de sa mère un garçon que celle-ci élevait – avec la complicité des travailleurs sociaux – comme une fille, l’obligeant à porter des bandeaux roses dans les cheveux, des robes et du vernis à ongles. Le garçon a aujourd’hui sept ans, il vit chez son père et s’amuse comme jamais avec des jouets Power Rangers, Bob l’Eponge et autres superhéros.
Voilà qui prouve que la dysphorie de genre peut être entièrement dans la tête des adultes, et que ceux-ci feraient mieux d’offrir à leurs garçons et à leurs filles les jouets qui ont toutes les chances de leur faire plaisir et qui les aident à devenir ce qu’ils sont. Les chevaliers et les princesses auront de beaux jours devant eux tant que les adultes ne contrediront pas la nature !
Tout juste se permettra-t-on de s’inquiéter du sort des ours en peluche, nommés plus haut, et qui semble-t-il n’ont pas trouvé grâce auprès des enfants évalués par les psychologues universitaires londoniens. Mais peut-être ceux-ci, déformation professionnelle oblige, n’ont-ils pas tout simplement pas su les choisir…