Genre : un père contraint par un juge au Canada à traiter sa fille comme un garçon

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Un juge de la Cour suprême de Colombie britannique a nommé un tuteur légal chargé de veiller sur les intérêts d’une fillette que l’un de ses deux parents – aujourd’hui séparés – refuse de traiter comme un garçon. Le père ne souhaite pas seulement que sa fille, âgée seulement de 11 ans, arrête de prendre des bloqueurs d’hormones, mais qu’elle cesse également tout contact avec des militants transgenres ou des thérapeutes de la mouvance de l’idéologie du genre.
 
Bien que l’affaire consiste à déterminer si une enfant si jeune peut donner son consentement éclairé et informé sur un traitement médical aussi lourd, qui va retarder sa puberté, le juge semble avoir pris sa décision avant même d’avoir jugé, puisqu’il appelle la mineure par les initiales du nom « masculin » qu’elle a choisi : J.K. ; et il accepte son identification masculine.
 

Une cour du Canada interdit à un père d’appeler sa fille par son prénom féminin

 
Dans son jugement, le magistrat Ronald Skolrood a déclaré : « Ce cas concerne pleinement J.K. et son rôle à lui dans la détermination de son propre avenir. Selon moi, ces questions ne peuvent être correctement appréhendées sans la participation directe de J.K. » Son père, N.K., persiste à appeler sa fille par son nom de naissance, « P.K. » dans les documents judiciaires, malgré une décision précédente lui enjoignant de parler d’elle en utilisant ses prénom, nom et initiales masculins.
 
L’enfant est en garde partagée avec un frère ou une sœur (au genre non précisé) mais passe le plus clair de son temps avec sa mère, A.H…. N.K. et A.H. se sont mariés deux fois ensemble depuis 1999, et ont divorcé deux fois, ayant eu un enfant lors des deux mariage.s La plupart du temps, ils ont vécu séparés, la mère étant partie deux fois en Nouvelle-Zélande où elle a reçu ce que la Cour appelle une formation médicale « spécialisée ». Au cours de son deuxième séjour dans ce pays, le père qui s’est occupé des enfants.
 

La fille conditionnée par les thérapeutes de l’idéologie du genre

 
D’après A.H., leur fille a eu un comportement masculin très tôt, mais c’est suite à son refus l’an dernier lors de l’achat d’un premier soutien-gorge que sa mère l’a emmenée consulter un thérapeute. Peu après, leur fille réclamait le bloqueur d’hormones Lupron.
 
Pour son père, l’enfant n’a pas été suffisamment informée pour pouvoir prendre sa décision en connaissance de cause. Le Collège des pédiatres américains a récemment émis un avis selon lequel « conditionner les enfants à croire que la prise à vie d’un traitement chimique et qu’une chirurgie pour changer de sexe est normal est de la maltraitance ». Le Collège rappelle en outre que 9 enfants sur 10 ayant des problèmes d’identité de genre finissent par accepter leur sexe biologique, et que la prise de tels traitements relève du parcours du combattant. 
 

Le juge appelle la fillette par son prénom de « garçon »

 
La question pour le juge Skolrood était cependant de savoir s’il fallait doter la fillette d’un tuteur légal, outre l’avocat qui la représente, sachant qu’un avocat agirait selon ses désirs tandis qu’un tuteur veillerait essentiellement à ses intérêts (y compris de lui prendre un avocat). Mais ce que décidera le tuteur ne correspondra pas forcément aux souhaits de P.K.
 
Skolrood a finalement opté pour le tuteur, ordonnant aux parents de se mettre d’accord sur son identité mais laissant le dernier mot à la mère.
 
Mais la question fondamentale demeure : la cour va devoir répondre à la demande du père de voir sa fille conseillée de manière indépendante, et de la faire bénéficier d’une thérapie cognitive classique ayant pour but d’identifier les racines psychologiques sous-jacentes de sa condition. En attendant, le juge a ordonné que P.K. continue de recevoir ses bloqueurs d’hormones.
 

Patrick Neuville