Le cas d’Indi : des parents se voient de nouveau refuser le droit de soins pour leur enfant

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Comme Charlie Gard, comme Archie Battersbee, comme Alfie Evans, la petite Indi s’est vue mourir dans un hospice britannique, arrachée à l’assistance qui la faisait respirer. Ainsi en avait décidé le NHS (National Health Service) qui a mis fin aux soins indispensables à la survie de ce bébé de 8 mois, atteint d’une maladie incurable, malgré les propositions d’accueil et de soins gratuits d’un autre pays européen, malgré la bataille juridique et humaine menée par ses parents, malgré leur ultime supplique de la voir s’éteindre dans la maison familiale.

Au condamné à mort, on refuse le dernier souhait, c’est dire le mépris de ces autorités judiciaires et médicales qui décident unilatéralement de la vie et de la mort de leurs éléments les plus faibles.

 

Des parents au cœur d’une bataille juridique pour leur enfant

« Ma femme Claire et moi sommes en colère, nous avons le cœur brisé et nous avons honte » a déclaré aux journalistes le père d’Indi, Dean Gregory. La petite fille est décédée aux petites heures de ce lundi, dans les bras de sa maman, à la suite de l’ordonnance de la Cour d’appel d’Angleterre qui a ordonné le retrait immédiat de son système d’assistance respiratoire. Atteinte d’une maladie génétique mitochondriale, la petite fille avait besoin, depuis sa naissance, d’un traitement médical lourd pour répondre à ses besoins complexes.

Le 10 octobre, le Queen’s Medical Centre de Nottingham avait demandé à la Haute Cour d’y mettre fin, arguant que c’était « dans l’intérêt de l’enfant » qui souffrait : un diagnostic « faussement pessimiste » pour son père et ses avocats qui firent, par la suite, appel de la décision du tribunal donnant gain de cause à l’hôpital. Malheureusement, non seulement la Cour a confirmé la décision médicale, mais elle n’a pas même permis que l’arrêt du traitement de la petite fille puisse avoir lieu à domicile, contrairement au souhait de sa famille.

« Le NHS et les tribunaux lui ont non seulement retiré la chance de vivre plus longtemps, mais ils ont également retiré à Indi la dignité de mourir dans la maison familiale à laquelle elle appartenait », a déclaré le père d’Indi. Les juges avaient même fait en sorte qu’il n’y ait pas d’appel possible à ce sujet.

 

La tentative ratée de l’Italie pour sauver Indi, 8 mois

Tout comme ils ont définitivement balayé d’un revers de main, le 4 novembre, la proposition faite par l’Italie de recevoir la petite Indi et de lui accorder gratuitement les soins dont elle avait besoin, doublés d’un traitement expérimental, à l’hôpital pédiatrique du Vatican, Bambino Gesu. La petite fille de huit mois avait pourtant obtenu la nationalité italienne le 6 novembre, afin que son transfert soit facilité.

Le tuteur italien qui lui avait été désigné avait déposé une demande urgente auprès de la Haute Cour du Royaume-Uni, appelant le juge à lui céder la compétence de l’affaire, conformément à l’article 9§2 de la Convention de La Haye de 1996. Le Premier ministre italien, Giorgia Meloni avait même appelé officiellement les deux pays à collaborer. Mais les juges britanniques ont trouvé l’intervention du gouvernement italien « totalement mal conçue »…

« Ils ont réussi à prendre le corps et la dignité d’Indi, mais ils ne pourront jamais prendre son âme. » Dean Gregory parle à juste titre d’« âme ». Car c’est en voyant et en vivant « l’enfer » des salles d’audience où se jouait la mort de sa fille qu’il s’est dit qu’« un paradis » devait bien exister pour faire face à ce mal ! Et il l’a fait baptiser dans les semaines précédant sa mort, comme le révèle le journal catholique italien La Nuova Bussola Quotidiana. « Si le diable existe, alors Dieu doit exister » déclara le père, jusque-là non croyant, qui se prépare aujourd’hui, lui aussi, au baptême.

 

Aux petits soins… pour condamner à mort

Comme l’a souligné la directrice du Christian Legal Center qui soutient la famille, « il est très préoccupant qu’un enfant puisse être retenu contre la volonté de ses parents alors qu’ils disposent d’un traitement alternatif ». Le transfert d’Indi en Italie n’aurait entraîné aucun coût pour le contribuable ou le NHS.

Quelle en était la vraie raison ? La revendication du contrôle tous azimuts. L’imposition de la culture de mort, envers et contre tout. « La famille n’a aucune chance et aucun droit », disait le père d’Indi, dans une interview publiée le 10 novembre. « L’Etat doit-il vraiment avoir le pouvoir de décider qui peut vivre et qui doit mourir ? »

Le groupe italien ProVita & Famiglia a fustigé le gouvernement britannique et sa « culture barbare de l’euthanasie ». Le sénateur italien Giacomo Zamperini, qui évoque la possibilité d’un conflit nature diplomatique et juridique entre l’Italie et le Royaume-Uni, se pose à juste titre la question : « Qui a pu souhaiter autant la mort d’un tout petit enfant, allant même jusqu’à risquer de mettre en péril les relations entre deux Etats ? » Mais le diable est fort, dans le cœur de cet « Etat de droit qui joue le rôle de Dieu, décidant de la vie et de la mort des personnes, choisissant quelles vies valent la peine d’être vécues et lesquelles n’en valent pas la peine »…

 

Clémentine Jallais