Sans gouvernement, l’Espagne se retrouve face à la nécessité de nouvelles élections législatives

Gouvernement Espagne nouvelles élections législatives
Le roi d’Espagne Felipe VI accueille le premier ministre sortant, Mariano Rajoy au palais royal de La Zarzuela, à Madrid, le 26 avril 2016.

 
Le roi d’Espagne Felipe VI a annoncé mardi soir ne pas avoir de candidat pour la présidence du gouvernement, quatre mois après les dernières élections législatives. Dès lors, la seule solution constitutionnelle consiste en la dissolution du Parlement et l’organisation de nouvelles élections qui se tiendront au mois de juin.
 
Le roi « a constaté qu’il n’a pas un candidat disposant d’appuis suffisants à la chambre des députés » pour obtenir l’investiture, entraînant par le fait même la mise en œuvre de l’article de la Constitution qui prévoit l’organisation, selon un communiqué du palais.
 

L’Espagne sans gouvernement

 
« Faute de candidats, nous n’avons d’autre choix que d’élaborer un décret de dissolution du Parlement et visant à convoquer des élections », a ensuite expliqué Patxi Lopez, le président du Congrès, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a précisé que cette formalité interviendrait dès le 3 mai. La loi prévoit que le scrutin se tienne 54 jours plus tard, soit le 26 juin.
 
On se rappelle que les élections législatives du 20 décembre dernier avaient abouti à une fragmentation du Parlement entre quatre principaux partis : le Parti populaire (conservateur) jusque là au pouvoir, avec 123 sièges, suivi du Parti socialiste avec 90 sièges, de Podemos (65), et de Ciudadanos (40). Malgré plusieurs mois de discussions entre eux, aucun n’a réussi à trouver d’accord permettant la formation d’un gouvernement de coalition.
 
« Nous sommes contraints à une répétition des élections », a dit Pedro Sanchez, le chef du Parti socialiste, qui s’exprimait après avoir annoncé au roi qu’il ne disposait pas de soutiens suffisants pour être investi – une incapacité dont il fait porter la responsabilité à Podemos qui le lui rend bien.
 

La nécessité d’organiser de nouvelles élections législatives

 
Après ce nouvel échec, Felipe VI a donc estimé qu’il n’était pas utile d’attendre la date-butoir du 2 mai pour constater que l’Espagne se trouvait sans gouvernement viable.
 
Les Espagnols ont donc vu leur espoir définitivement déçu mardi, malgré d’ultimes tentatives, menées notamment auprès des grands partis de gauche par un petit mouvement nommé Compromis. Mais, manifestement, les socialistes n’envisageaient pas de participer à un gouvernement dont ils ne seraient pas la locomotive.
 
Le nouveau scrutin législatif va donc obliger les Espagnols à départager ces différentes formations incapables de s’accorder. Il semble aller de soi que, pour y parvenir, il leur faudra donner à l’un d’entre eux une majorité suffisante, et absolue, lui permettant de gouverner seul. Après les discussions stériles de ces derniers mois, et les rancœurs qu’elles ont entraînés, on voit mal en effet comment de nouvelles discussions pourraient effectivement aboutir pour trouver un gouvernement de coalition. A moins de parvenir à renouveler le personnel politique…
 

François le Luc